Face aux nouvelles pratiques professionnelles, à la transformation grandissante des modes de travail et à un monde économique volatile… Quelles sont les armes à offrir aux étudiants qui se rêvent en futurs Jeff Bezos ou Steve Jobs ?

Des soutiens multiples à l’entrepreneuriat étudiant

Si vous nous lisez et que vous êtes étudiant, rassurez-vous ! En effet, l'entrepreneuriat étudiant est destiné à se développer, et les soutiens se multiplient d’année en année pour vous offrir des formations solides. D’un point de vue académique, après la mise en place du plan en faveur de l'entrepreneuriat étudiant en 2013, le gouvernement lance une deuxième vague de réformes ayant pour but de soutenir les 30 pôles pépites existants à travers la France et de soutenir les universités.

De plus, nombre d’écoles de commerce et d’ingénieurs ont déjà des masters dédiés à l'entrepreneuriat : ESSEC, Grenoble EM, IMT (Institut Mines Telecom), HEC, Neoma, Skema business school etc. Et si l’on entend souvent dire par les entrepreneurs que le métier ne s’apprend pas à l’école, mais bien sur le terrain, Louis Duroulle, directeur pédagogique adjoint du MBA spécialisé marketing digital et e-commerce à l’Institut Léonard de Vinci, souligne l’importance des valeurs transmises lors des études : " La course de l’apprentissage des outils est perdue d’avance, parce que les outils changent tous les 6 mois. Nous étudiants, on essaye d’être dans l’apprentissage de l’adaptation. L’idée n’est pas de proposer une ‘certification de l’agilité’ mais permettre aux élèves de comprendre l’esprit entrepreneurial et d’être capable d’avancer sur plusieurs projets en même temps. ".

Les acteurs corporate ont eux aussi beaucoup à apporter aux étudiants à la recherche d’une expérience entrepreneuriale. Dans cette optique, Amazon a lancé l’Amazon Campus Challenge, en France il y a deux ans, pour permettre aux étudiants d’accompagner les entreprises dans le développement de leur activité e-commerce sur la marketplace du site. Ce concours a été conçu comme un complément " terrain " au cursus académique, pour permettre aux étudiants de bénéficier d’une expérience avec des clients, des concurrents et des problématiques business concrètes.

Nous avons interrogé Héloïse Tresnel, étudiante en Master de marketing à la Skema Business School, et lauréate 2018 du concours. Pour elle, l’expérience a été plus que riche : en accompagnant Arsayo, marque de sacs à dos innovant, la jeune femme a pu découvrir l’aventure entrepreneuriale, et développer elle-même l’implémentation de la marque au sein de la marketplace Amazon. " Cette expérience nous a fait découvrir le monde entrepreneurial, et rendues beaucoup plus autonomes dans le travail ! " témoigne Héloïse, qui continue de travailler pour Arsayo à côté de l’école.

Développer ses soft skills 

Concernant l’entrepreneuriat, à en croire de nombreux entrepreneurs, le secret est dans les softs skills. Parce que monter une entreprise, c’est un parcours qui n’a rien de rassurant, truffé de risques et d’embûches, la meilleure carte à jouer reste celle de la souplesse et du lâcher-prise. Ce sont des choses qui ne s’apprennent pas, nous direz-vous ? On vous l’accorde, l’agilité, comme dit plus haut, n’est pas encore une matière enseignée à l’école.

Et pourtant, c’est, selon Jérôme Devouge, co-fondateur de Prêt à Pousser, startup qui propose un potager d’appartement permettant de faire pousser des herbes aromatiques, la clef pour se lancer : “Ce que l’on constate, en discutant avec des collègues entrepreneurs, c’est que les gens passent trop de temps à prévoir, à préparer, à essayer de tout anticiper, à prévenir des risques et du coup, au bout de six mois, ils n’ont toujours rien fait. Il faut bien sûr passer un peu de temps à planifier son projet, mais cela ne doit pas durer plusieurs semaines. Le but est de tester en live le marché, tout de suite essayer de vendre et rencontrer les acteurs. Parce que les retours du marché, des personnes à qui on en a discuté, ont plus de valeur que ce qu’on a planifié dans sa tête ". Et l’entrepreneur qui s’est développé à moindre coût à l’international en partie grâce à Amazon et qui est maintenant à la tête d’une success story et d'une équipe de 17 personnes seulement 6 ans après sa création sait de quoi il parle !

Avoir la souplesse intellectuelle de se lancer et de gérer sa perception du risque, c’est une qualité inhérente aux esprits entrepreneurs, que la DRH France du groupe Amazon Anne-Marie Husser voit passer lors des sessions de recrutement pour le groupe : “Ce sont des profils très intéressants, des personnes qui prennent des risques, souvent créatives et dotées d’un ownership fort”.

Changer sa perception de l’échec et oser le networking

Alors, pourquoi est-ce si difficile pour beaucoup de se lancer ? Parce que la culture du risque et de l’échec ne fait pas partie de notre ADN français. C’est en effet un état d’esprit compliqué à adopter en France où l’échec est nourrit, tout au long du parcours scolaire, par une culpabilisation systématique. Alors que de l’autre côté de l’océan, aux Etats-Unis, il est valorisé d’avoir entrepris et échoué ! Il n’est d’ailleurs pas rare que des investisseurs favorisent par ailleurs les dossiers de candidats ayant déjà eu une expérience, même si celle-ci a été soldée par un échec, qu’un candidat en étant à son premier coup d’essai.

Pour Jérôme Devouges, qui a lui-même fondé son entreprise alors qu’il était étudiant en Master d’entrepreneuriat à l’ESSEC, “Il faut parler et faire parler de son projet même s’il n’est pas parfait. Mais, surtout, il faut modifier son appréciation personnelle du risque et se déculpabiliser vis-à-vis de l’échec en général. Ce n’est pas grave si on se plante, parce que c’est à ce moment-là qu’on progresse et c’est grâce à cela qu’on ne se plante pas la deuxième fois. En exécutant, on entre dans une dynamique positive : on commence, et on a l’impression qu’on avance.”

Une des clefs pour comprendre ce qui vous attend si vous vous lancez dans l’entrepreneuriat, est donc bel et bien d’échanger avec des personnes qui ont déjà lancé leur activité. N’hésitez pas à contacter des entrepreneurs (on ne garantit pas qu’ils vont tous vous répondre) pour leur poser vos questions. Un exercice auquel Jérôme Devouge se prête volontiers, ayant lui même apprécié ce type de contacts quand il a monté son entreprise en étant étudiant. “On rencontre de temps en temps de jeunes entrepreneurs qui ont besoin d’un coup de pouce sur un domaine ! Cela nous remet dans le bain aussi, nous rappelle l’époque où on a commencé“.

Et Louis Duroulle de souligner l’importance du networking : " C’est peut-être tarte à la crème, mais le plus important dans un projet entrepreneurial, c’est l’humain. A l’école, on apprend aux étudiants l’importance de networker, de repérer les associations, participer à des événements ou des concours afin de rencontrer des gens et partager des expériences. Parce que le plus important, c’est l’écosystème ! "

Maddyness, partenaire média d'Amazon