A l’occasion de la conférence sur les marketplaces organisée par LearnAssembly, l’université collaborative des entrepreneurs, Maddyness réalise une ébauche des tendances du secteur. Tous les acteurs historiques de l’e-commerce y viennent progressivement : ils ouvrent leur propre place de marché, sur laquelle ils accueillent des vendeurs indépendants.[hr]

Tout est parti du constat que l’e-commerce classique n’arrive pas à dégager de rentabilité suffisante et doit donc se diversifier. Les marketplaces apportent par leur souplesse et leurs effets de levier des solutions intéressantes. Saviez-vous par exemple que 70% de la rentabilité d’Amazon vient de sa marketplace, pour seulement 40% des ventes ?

Mise en réseau et scalabilité

Une marketplace met en relation vendeurs et acheteurs ; elle offre aux premiers l’accès à une base de prospects, un trafic existant, des mécaniques de recommandation, un back-office complet comprenant la gestion des commandes, des stocks, des solutions de paiement, d’encaissement pour compte de tiers et leur permet de se concentrer sur leur métier : la vente.

Pour Jérôme Connac, co-fondateur de Limonetik et intervenant à la conférence, la gestion des flux financiers est d’ailleurs l’un des principaux enjeux des places de marché, et devient même un point de différentiation. Les marketplaces permettent aussi le passage à l’échelle, puisqu’elles peuvent accueillir un nombre exponentiel de vendeurs, sans coûts fixes supplémentaires. Pour Jane Barge de Mirakl, une solution en SaaS spécialisée dans les marketplaces, celles-ci doivent aussi pouvoir mettre en avant l’univers du vendeur, son identité et ses spécificités.

Quelles sont les fonctionnalités clefs d’une marketplace ?

Pour fonctionner, une marketplace doit être capable d’attirer des vendeurs de qualité et de proposer leurs produits aux bons clients. La confiance et l’évaluation des vendeurs est au cœur de la marketplace. Pour Nicolas Cohen (A Little Market), le recrutement doit se faire par le bouche à oreille, la confiance. Créer puis animer une communauté de vendeurs est donc le nerf de la guerre.

Une concurrence accrue

Nouvelle vache à lait de l’e-commerce, les marketplaces sont aussi de plus en plus concurrentielles. Après les Ebay, Amazon, PriceMinister, tous les acteurs traditionnels de l’e-commerce comme la Fnac, Rue du Commerce ou Pixmania ont lancé leurs marketplaces. Dès lors, comment se différencier si tous les produits se retrouvent sur différents sites ? Pour Alain Keravec, directeur de la marketplace de la Fnac et intervenant LearnAssembly, la force des acteurs traditionnels réside notamment dans l’existence d’un réseau de distribution physique. Contrairement aux pures players du Web, un acteur comme la Fnac peut développer des programmes de web-to-store et mixer les canals d’acquisition.

Marketplace généraliste ou verticale ?

Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, faire le choix d’une verticale précise (sur une gamme de produits) est un choix stratégique porteur. C’est le point de vue de Nicolas Cohen, co-fondateur de A Little Market, qui a choisi de verticaliser l’ensemble de ses marketplaces. Ainsi, sur A Little Market, les internautes sont à la recherche du coup de cœur. Il faut donc un catalogue profond et large. Sur A Little Mercerie au contraire, les clients savent déjà ce qu’ils veulent. Verticaliser permet donc d’offrir une expérience d’achat et de navigation beaucoup plus personnalisée, en fonction des besoins.

Et les marketplaces de services à la personne ?

Annoncées depuis plusieurs années comme le nouvel eldorado, les marketplaces du marché de l’emploi ou de services à la personne n’ont pas encore trouvé le modèle parfait. Entre contraintes réglementaires sur le travail à temps partiel, la difficulté de professionnaliser des amateurs ou encore à passer à l’échelle, peu de startups tirent réellement leur épingle du jeu. Parmi elles, Fiverr, Odesk ou encore Creads qui vient d’annoncer une levée de fonds de 3 millions, mettent en relation freelances et professionnels. A signaler également Qapa et JobsAroundMe.

Pour en savoir plus et bénéficier des retours d’expérience du secteur, participez à la conférence "les marketplaces sont-elles l’avenir de l’e-commerce" jeudi 24 Avril organisée par LearnAssembly avec Maddyness, avec Nicolas Cohen (A Little Market), Rodolphe Menegaux (Xange), Paul Choppin de Janvry (Groupon), Jérôme Connac (Limonetik), Jane Barge (Mirakl) et Alain Keravec (Fnac).

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