Le 1er octobre 2014, Maddyness organisait une Startup Keynote sur un thème bien particulier : les rachats. Se faire racheter est une étape intéressante pour les fondateurs d’une entreprise, au même titre qu’une levée de fonds ou une entrée en bourse. Pour en savoir plus, la rédaction de Maddyness a souhaité reprendre quelques annonces financières pour décrypter cette étape.


« L'élément déterminant est le timing. Vendre n’est pas une stratégie en soi, mais une perspective », notamment pour les investisseurs, indiquait Pierre-Eric Leibovici, co-fondateur de Daphni, lors de la conférence Startup Keynote. Les raisons d’une acquisition peuvent être multiples : le projet, l’équipe, la technologie ou encore la concurrence. Dans le cas de l’équipe, il s’agit avant tout d’une « Acqui-Hire », un phénomène souvent constaté dans la Silicon Valley, où les talents s’arrachent à prix d’or. L'opération cache alors une intégration de ressources humaines plutôt qu'un capital technologique ou commercial.

Une fusion d'entreprises ou une acquisition nait avant tout d'un projet de développement. La croissance externe s'avère être un point stratégique pour les PME à forte croissance, qui souhaitent accélérer leur développement commercial.

Les exemples français

En France, quelques belles pépites ont réussi à faire la Une des médias grâce à cette information financière. C’est notamment le cas de Netvibes, qui a été racheté par Dassault Systèmes en février 2012, dont la nouvelle version (sortie en juin 2015) s’intéresse à la voie de l’intelligence programmable. Parmi les autres cas d’école, on retrouve My Little Paris par le groupe Au Féminin, La Fourchette par TripAdvisor, Sunrise par Microsoft, A Little Market par Etsy ou encore Aldebaran par le groupe SoftBank. En 2008, Orange avait également travaillé sur l’intégration de CityVox, qui a été depuis racheté par Yelp.

A relire : Se faire racheter, mission impossible? 10 startups françaises prouvent le contraire

L'intégration des équipes

« Nous avions expliqué à tous les salariés que Cityvox arrivait à un palier que nous ne pourrions pas franchir seuls. Il fallait internationaliser, basculer vers le mobile et la pub locale. Ils étaient donc au courant qu’un process était en cours, et nous les avons tenus informés à chaque étape. Cela n’a posé aucun problème » témoignait Bertrand Bigay lors d’un précédent entretien à la rédaction.

Les processus d'intégration sont justement la clé même d’une fusion ou d’une acquisition. C’est pourquoi, l’opération associe plusieurs corps de métiers complémentaires : les avocats d’affaires, les entrepreneurs, les investisseurs mais surtout des consultants en stratégie, qui consolident les éléments RH et de Management. Ces derniers ont pour objectifs de faciliter opérationnellement l’intégration des équipes existantes avec les nouvelles ressources issues de l’acquisition. En complément de ces intermédiaires, Bpifrance se positionne aussi - à travers un service dédié pour accompagner les entreprises en phase d'acquisition ou de cession - comme un acteur de poids dans les négociaitons.

"Au-delà de ces considérations techniques et juridiques, le parcours que représente le projet de reprise demande, pour le repreneur, une capacité de travail et d’investissement très forte, avec une dimension temporelle, que ledit repreneur ne pourra maîtriser" constate Marion Lemarchand, avocate dédiée à l'accompagnement des porteurs de projets et des startups innovantes.

A relire : #Juridique : Les 5 étapes légales à connaître quand on se fait racheter son entreprise