La vente d’art représente un volume global de 43 milliards d’euros en 2012. Une manne que beaucoup de personnes tentent de s’arracher et qui attire de nombreuses startups sur le secteur. Un eldorado favorisé par l’abaissement des barrières à l’entrée d’un marché qui s’ouvre au grand public et qui fait sa révolution digitale.[hr]

L’art, un secteur qui ne bouge pas ?

Principalement alimentée par une clientèle d’ultra-riches, la vente d’arts ne connaît pas la crise. En dix ans, les ventes ont plus que doublé et les records se multiplient dans les salles de ventes. Les ventes d’art en ligne grossissent en parallèle pour atteindre aujourd’hui 1,6% du marché de l’art (56 milliards d’euros). Des transactions effectuées via internet qui représentent en 2012 près de 870 millions de dollars et qui devraient progresser selon un rapport de la TEFAF de 19% d’ici 2017 pour atteindre les 2,1 milliards de dollars.

Un autre rapport (édité par ArtTactic) montre que 64% des acheteurs en ligne d’art ne le sont pas forcément sur des enchères en ligne (pour 57% des hommes et seulement 26% des femmes) mais se font principalement sur les sites internet des galeries (ou des galeries indépendantes totalement virtuelles). Si les différents produits restent assez bien répartis (des achats principalement de peintures (40%) et de photographies (40%)), les prix le sont aussi avec des œuvres vendues entre 1000 et 10000 livres pour la plupart, même si des œuvres ont été vendues plus de 50 000 livres pour 14% des acheteurs.

Un nouveau marché pour de nouveaux clients appuyés par le constat des galeristes qui déclarent que la majorité de leurs clients en ligne sont des nouveaux clients. Un nouveau canal de distribution pour des acteurs qui semblent découvrir l’intérêt d’Internet pour leur stratégie de vente même si elles restent pour la plupart cantonnées à un site vitrine simple.

Certaines galeries commencent tout de même à vouloir explorer le marché numérique comme la Galerie Nicolas Hugo qui s’est fait connaître principalement via les réseaux sociaux ou comme Who’art you, pinterest spécialisé dans l’art. Les acteurs les plus traditionnels sont également en marche et commencent à se digitaliser comme Christie’s qui en février dernier vendu 125 œuvres d’Andy Warhol directement sur Internet ; ou des foires comme Art Basel dont certaines œuvres sont consultables en ligne.

L’innovation au cœur de la révolution du marché

Les USA font figure de précurseur dans le domaine avec plusieurs startups qui révolutionnent le marché.

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Artsy a été lancée par un ancien de Christie’s et notamment financé par le fondateur de LinkedIn et qui recense aujourd’hui plus de 30 000 œuvres, 6 000 artistes.
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[accordion title="Artspace"]
Artspace vient d’annoncer avoir levé 3 millions de dollars en novembre puis 8 millions en février. Une startup datant de 2011 qui recense plus de 100 millions d’euros d’inventaire sur les œuvres d’art en ligne disponible sur sa plateforme.
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Des startups qui se mettent également sur le marché en France comme, Creabble pour des clients personnels ou amateurs mais également pour offrir à des professionnels un nouvel espace d’exposition comme la nouvelle plateforme française Artsper. Une position de leader qu’elles veulent truster le plus rapidement possible sur un continent encore vierge mais en pleine expansion.

Une croissance qui s’avère déjà être prometteuse, puisque selon Artprice, plus de la moitié des œuvres d’art pourraient être revendues sur internet d’ici seulement 4 ans. Les nouvelles technologies s’implantent déjà dans les foires (notamment via les nouveaux moyens de paiement mis en place) ou dans l’intérêt croissant des entreprises pour passer par les canaux numérique des galeries et sites d’art.

Crédits: Galerie d'Art Contemporain, Montréal