150 retraits d'activité par mois, c'est le chiffre avancé par Challenges dans son numéro paru le 17 avril dernier. Le magazine précise également que les prix des licences se sont effondrés de 20% depuis l'an dernier, pour arriver au prix de 190 000 euros. Un indicateur qui met en avant le déclin des taxis, dont l'actualité est encore chaude avec la sortie du rapport Thévenoud remis jeudi 24 avril au premier ministre Manuel Valls.[hr]

Si la règle des 15 minutes avait été finalement supprimée, le conflit entre les VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) et les taxis semble toujours loin d'être réglé. En effet, les VTC réagissent négativement à l'annonce des 30 propositions du député socialiste, jugeant ce rapport politique plutôt qu'économique. Cette "guérilla" économique montre à quel point le pouvoir de l'innovation peut faire basculer une économie présente depuis de nombreuses années, sans préparation à un changement brutal des usages.

L'innovation mérite-t-elle une mise en examen?

Attaqué par Nicolas Rousselet, patron du groupe G7, Jean-Christophe Tortora, président du média La Tribune défend une position claire. Le marché des taxis découvre la joie de la concurrence: "celle des nouvelles sociétés de VTC, comme Uber, et celle des startups qui proposent des applications mobiles permettant aux chauffeurs et clients de se mettre en contact facilement et - horreur! - gratuitement"

Une réaction protectionniste compréhensible du côté des chauffeurs de taxis, qui se doivent de trouver un terrain d'entente économique, avec ces nouveaux acteurs. Dans ce débat, c'est une tribune libre de Nicolas Colin qui avait provoqué une énième étincelle. "Taxis, VTC: les fossoyeurs de l'innovation". Le co-fondateur de l'accélérateur parisien The Family y dénonçait le fait que Nicolas Rousselet n'avait pas sa place dans une émission faisant la promotion de l'innovation. Celui-ci propose également plusieurs solutions à propos de ce problème, dans une présentation préparée à l'attention du député Thomas Thévenoud (dont le rapport est consultable en intégralité ici). Il y est notamment expliqué "comment, en mettant en place une "API des taxis parisiens", la puissance publique peut étendre les prérogatives liées à la détention d'une licence de taxis sans empiéter sur les activités des entreprises privées".

Comment cela va-t-il finir? Est-il vraiment possible de trouver des solutions mettant fin à ce conflit? Les 150 retraits d'activité sont-ils à attribuer aux chauffeurs de taxis qui sentent le vent tourner? Deviennent-ils par la suite des salariés de société de VTC? Quelques éléments de réponse dans cette vidéo diffusée par BFM TV, en présence de Yann Hascoet, fondateur de Chauffeur Privé.

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