Il y a quelques semaines, le Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils électroménagers (GIFAM) publiait une étude sur « Les Français et l’électroménager connecté ». A l'occasion du prochain Maddy Talk qui se tiendra la 9 avril prochain à la Gaité Lyrique (Paris) sur le thème Food & Tech, la rédaction de Maddyness s'est intéressée à ce que sera l'électroménager de demain et, surprise ! Il sera hyper-connecté...


Le 5 février dernier le GIFAM, publiait une étude afin d’obtenir une vision précise de l’intérêt des consommateurs français pour l’électroménager connecté. Selon le cabinet Gartner, le nombre d'objets connectés devrait croître et passer de 5 milliards en 2014 à 25 milliards à l'horizon 2020. Sans surprise, tous les secteurs sont touchés par cette (r)évolution de l'IoT, qu'il s'agisse d'objets décoratifs, médicaux, industriels ou électroménagers.

De l'IoT intelligent et pragmatique

Ainsi, selon le GIFAM : "Si le terrain est a priori favorable, le consommateur pose directement ses conditions d’adoption pour l’électroménager connecté. Son premier message est clair : il ne s’agit pas de lui proposer un futur fantasque bourré de gadgets inutiles, mais bien de lui proposer des solutions concrètes, permettant de faciliter la gestion de ses tâches quotidiennes. Ces fondamentaux, il nous les délivrait déjà il y a quarante ans."

Si beaucoup misent sur l'objet connecté pour booster voire réveiller les ventes d'électroménager, le pari n'est, pour autant, pas totalement gagné. Selon l'institut GFK, plus de 30% des Français auraient abandonnés l'utilisation de leur objet connecté dans les 6 mois suivant leur achat. Il est donc primordial, pour les industriels, de proposer des produits certes connectés, mais surtout avec des fonctionnalités applicatives au quotidien et qui ne soient pas que des gadgets.

Le consommateur plébiscite, ainsi en premier, un appareil de gros électroménager disposant d’un dispositif de diagnostic aidant à l’entretien et détectant les pannes (61% de la population y voit un bénéfice). Son intérêt est direct : il y voit la possibilité d’étendre la durée d’utilisation de son appareil. Il s’intéresse également  aux propositions qui l’aideront à mieux gérer son quotidien et son budget : le réfrigérateur donnant des informations sur le stock restant et les dates de péremption (59% y voient un bénéfice) ou encore l’application qui permettra de connaître le nombre de cycles réalisés tous les mois et sa consommation en électricité (57% s’y intéressent). Les propositions de petit électroménager ne sont pas oubliées, mais les fabricants s’adresseront probablement à leurs segments de clients habituels : le robot culinaire qui assistera dans la réalisation de recettes arrive un peu plus bas dans l’échelle des produits plébiscités, intéressant tout de même 50% des personnes interrogés.

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Des écueils à éviter

"Soulager les contraintes d’aujourd’hui avant d’imaginer de nouveaux usages pour demain, assister l’utilisateur sans l’empêcher de prendre ses propres décisions (la cuisson d’une viande relève du savoir-faire du cuisinier !), préserver la simplicité d’utilisation." tels seront les pièges dans lesquels les fabricants ne devront pas tomber selon le GIFAM.

Au delà des applications pratiques que pourront apporter le petit et gros électroménager connecté, les fabricants devront surtout pouvoir protéger les informations que leurs usagers leur envoient. Ainsi, un tiers d’entre eux voient un frein à l’obligation de créer un compte client pour pouvoir utiliser ces nouveaux objets, et 46% d’entre eux ne communiquent des informations personnelles que sur des sites de marques ou d'institutions en lesquelles ils ont confiance. L'IoT va, au final, faire rentrer la sécurité informatique dans des secteurs jusque là loin de ces préoccupations tel que celui de la cuisine.

Au final, les 500 millions de gros et petits appareils électroménagers que comptent la France devraient progressivement inclure des fonctionnalités liées à l'IoT. Pour ce qui est du gros électroménager, la transformation des produits devraient se faire lors du renouvellement du parc qui devrait prendre plus de temps que pour le petit électroménager. Demain s'annonce t-il radieux pour les fabricants ? Vivrons-nous demain dans une cuisine de science-fiction ? Les Français se laisseront-ils finalement séduire par ces objets ? Réponse à l'horizon 2020...

 

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