The AI VC, pour Artificial Intelligence Venture Capitalist, se présente comme un fonds d'investissement capital-risque dirigé par une intelligence artificielle. C'est du moins ce que laisse croire la page d'accueil site.

Présenté comme le premier fonds d'investissement capital-risque dirigé par une intelligence artificielle, the AI VC serait capable de décider si le pitch d'une startup mérite d'être récompensé par un financement ou non. Il s'agirait en réalité d'un canular, le fonds ne serait pas réel. Aucun investissement ne serait effectivement réalisé.

Néanmoins, sur le site, avec un ton décalé, the AI VC propose aux utilisateurs de répondre à une série de questions afin de présenter le projet qu'ils soutiennent : secteur d'activité, présentation du projet, nom de la startup etc. La plateforme utilise une interface semblable à celle de Siri d'Apple, donnant l'illusion de mener une conversation avec le robot. C'est à la suite de ces interrogations que l'intelligence artificielle devrait décider du montant qu'elle souhaite investir pour porter un projet.

The AI VC - Start Your Pitch

Au delà de l'aspect humoristique, cette proposition de venture capitalist virtuel éveille des questionnements. Le choix d'une intelligence artificielle comme décideur du financement de projet pourrait-il être viable ? Il est vrai que le machine learning fait des progrès, mais peut-on totalement occulter le capital humain de telles décisions ? En effet, un véritable venture capitalist peut déceler une force entrepreneuriale réelle malgré la présentation d'un projet bancal. Il n'est pas sûr qu'une "simple" machine puisse avoir cette capacité.

Selon Marc Fournier, Managing partner de Serena Capital, c'est l'humain qui prime. "L'idée d'une intelligence artificielle gérant un fonds est séduisante. Mais, côté pratique, nous sommes encore loin de pouvoir y parvenir." confie-t-il. A fortiori lorsqu'il s'agit d'investissement capital-risque, moins normé que l'investissement classique et qui cherche à créer une rupture sur un marché qui semble stable. Si la technologie, notamment le traitement des données big data, permet d'établir une certaine prédictibilité des tendances des consommateurs, et donc des marchés, elle ne saurait remplacer un véritable venture capitalist.

Alors que les développeurs anonymes de The AI VC estiment que "le monde est trop fortement influencé par les investisseurs, qui se concentrent sur le profit plutôt que sur la construction de bonnes entreprises", Marc Fournier s'inscrit en faux : il explique que les fonds "recherchent d'abord la création de valeur ajoutée. L'aventure humaine prime sur tout le reste. Lorsque l'on décide d'investir dans une startup, on sait d'où l'on part mais pas où l'on arrivera. Cet investissement T-0 n'est que le début d'une aventure. Le plus important ensuite, c'est l'équipe de professionnels qui accompagne le projet. Je pense pas qu'une machine puisse nous remplacer".

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