Les atouts de l’écosystème lyonnais ne sont plus à démontrer : sièges de grands groupes, tissu universitaire de qualité, centres de R&D, immobilier attractif, incubateurs et accélérateurs de renom et un bâtiment totem de 5000 mètres carrés dédié à l’entrepreneuriat et à l’innovation qui ouvrira au printemps 2019. Son nom ? H7, un mini Station-F orienté vers l’accélération des startups et  la croissance à l’international des entreprises du territoire. Maintenant que l’amorçage est une étape maîtrisée, la mission French Tech a remanié sa feuille de route pour aider les startups à grandir et à s’internationaliser, les futures-ex métropoles French Tech sont invitées à suivre le mouvement.

Accompagner la croissance

À Lyon, la V2 de la mission French Tech se prépare donc, avec, à la table des discussions, l’emlyon business school. L’école de commerce, qui a fait son nid à l’international et qui a essaimé bien au-delà des frontières rhône-alpines, a lancé l’année dernière son accélérateur et s’apprête à créer son fonds d’investissement dédié aux Ed/job Tech. L’objectif ? “ Aider à grandir et à changer de dimension, explique Olivier Cateura, professeur à emlyon business school en stratégie, innovation et entrepreneuriat. Cela fait écho à une difficulté du tissu économique français, qui est un tissu de TPE, de startups et de grandes firmes internationales, qui, en termes de structure, est tout à fait différent de celui de nos voisins.

Aider les startups à devenir des scaleups, un enjeu majeur pour la France aujourd’hui. “Il faut un accompagnement financier et fiscal qui aide la transmission d’entreprises et d’affaires plus grandes, ajoute-t-il, que les cédants d’entreprises familiales ne soient pas obligés de revendre à un grand groupe.

L’école de commerce, qui a créé son incubateur il y a plus de 30 ans, a déjà accompagné 1200 entreprises et a décidé l’année dernière de proposer des programmes de training intensifs de 3 ou 6 mois aux startups ainsi qu’aux grands comptes et ETI désirant donner un coup de boost à l’innovation. “L’idée de l’incubateur était de former des entrepreneurs pour le monde. Aujourd’hui le moto est de créer des early markers, des entrepreneurs qui apprennent par des initiatives, des essais, des erreurs, des rebonds. Qui apprennent en faisant donc”, poursuit Olivier Cateura.

Accélérer l’innovation

La V2 de la French Tech Lyon aura ainsi “deux jambes”, précise Virginie Boissimon-Smolders, directrice adjointe de l’accélérateur emlyon et administratrice de Lyon French Tech/ EdTech. “Une jambe entrepreneurs : pour ceux qui ont des preuves de réussite et une deuxième jambe écosystème puisque notre force est de fédérer les accompagnements, les financeurs, les universités etc. Avoir une bonne coordination permet d’être plus efficace et d’orienter un projet au mieux.

Et pour donner encore plus de dynamisme au territoire, les réseaux thématiques continuent à s’étoffer. Mieux, l’emlyon entend bien faire de la filière ed/job tech un vrai fer de lance du savoir-faire rhône-alpin. “Nous avons lancé la verticale Ed/Job tech au sein de l’accélérateur parce qu’il y avait déjà un terreau fertile avec des jolis succès comme Digischool. L’idée est qu’il y a aujourd’hui besoin d’un maillage plus intense. Nous avons déjà des meetups et cinquantaine d’acteurs Edtech dans la région”, explique Virginie Boissimon-Smolders. Mais au-delà de la région, c’est bien dans une “volonté de leadership national et international” que l’emlyon a lancé ce programme et cette verticale “pour pouvoir  accompagner des projets de développement de croissance autour des solutions pour l’emploi”.

Mais ce n’est pas la seule verticale intéressante pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, 21 clusters ou réseaux d’entreprises qui regroupent PME et TPE, se sont développés sur le territoire pour allier les forces et donc aller plus loin. Dans l’aéronautique, mais aussi la robotique, la santé, le sport ou encore la transition énergétique.

Enfin, pour renforcer l’écosystème et viser une meilleure collaboration entre public et privé, la région compte bénéficier de la phase IV des pôles de compétitivité enclenchée avant l’été, “une réforme qui permet de restructurer les pôles qui étaient trop nombreux”, pour Olivier Cateura, afin d’atteindre l’excellence dans de nombreux domaines clés pour le futur.  Si les propositions des pôles de compétitivité sont toujours à l’étude auprès du  gouvernement pour renouveler leur labellisation, cette nouvelle phase devrait permettre de donner un sacré coup d'accélérateur à l’innovation. “Ils ont une grande valeur, explique Olivier Cateura, et si leur vocation était d’être des guichets pour les financements, aujourd’hui ils participent véritablement à augmenter la qualité des projets, notamment en réduisant le coût d’accès à des contacts importants qui seraient bien trop importants si on oeuvrait seuls”. Avec les nouveaux pôles qui se dessinent, l’action territoriale a plus que jamais les outils nécessaires pour affirmer son leadership national, et même européen.

Maddyness, partenaire média d'emlyon business school.