Clap de fin pour Sharepay. la carte qui permettait de partager des dépenses en prélevant l'addition sur deux comptes distincts. Dans un mail envoyé à ses utilisateurs, la startup annonce que "la fermeture du service Sharepay qui aura lieu le 30 septembre 2019". Concrètement, les derniers prélèvements des abonnements auront lieu en août et les cartes resteront actives jusqu'à fin septembre. En revanche, dès le 1er octobre, il ne sera plus possible de charger des fonds sur une carte Sharepay, de régler des achats avec ou, évidemment, de commander de nouvelle carte. Les fonds déjà chargés sur la carte peuvent, eux, être utilisés jusqu'au 30 octobre prochain ou être remboursés via un virement, sur demande au service client.

Qu'est-ce qui a poussé Sharepay à jeter l'éponge ? "Nous sommes arrivés au bout d'un cycle", explique sobrement la startup dans son mail. "L'expérience Sharepay repose sur un modèle coûteux de débit sur carte bancaire, que nous ne pouvons plus soutenir. Comme beaucoup de startups, nous avons parié sur l’avenir. Nous pensions parvenir à réduire nos frais. Malheureusement, les solutions alternatives ne sont pas encore assez matures pour être mises en oeuvre. Nous sommes donc contraints d'arrêter le service."

Un rapprochement avec Linxo peu fructueux

Une justification classique pour une startup... sauf que Sharepay avait été racheté au printemps 2018 par Linxo. Le service de paiement par carte revendiquait alors 10 000 utilisateurs et les deux jeunes pousses pensaient pouvoir tirer parti de leurs synergies. "Nos technologies permettent aujourd’hui d’avoir une vision d’ensemble de ses finances et donc de donner une information complète et éclairée aux utilisateurs, expliquait alors Linxo. La deuxième brique repose sur l’initiation de virement permise par la DSP2 qui permet d’agir sur son argent, en faisant des virements de compte à compte. Pour offrir une action réellement 360° aux utilisateurs, le paiement carte est la dernière pièce du triptyque."

À peine un an plus tard, le "hub financier" vanté par Linxo part donc en fumée. De quoi se poser la question sur la pertinence de cette stratégie de diversification et sur le futur de la pépite Fintech. Jonas Baroudé, cofondateur seul aux commandes après le départ de David Finel fin juin, ne regrette pourtant rien. "Linxo a réellement oeuvré pour aider Sharepay à renforcer sa technologie et tenter de trouver un modèle économique plus pérenne", a-t-il indiqué à Maddyness. Sans succès. Néanmoins, "l’aventure continue sous une autre forme. Nous y travaillons en ce moment avec la carte Linxo", précise encore de manière sibylline l'entrepreneur.