3 février 2020
3 février 2020
Temps de lecture : 6 minutes
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Près de 600 millions d'euros levés en janvier, cristallisés par trois secteurs

Chaque semaine, Maddyness dresse le bilan des levées de fonds de la semaine qui vient de s’écouler. Cette semaine, 28 opérations ont permis aux startups françaises de lever plus de 188 millions d’euros.
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Montant
188,34
Nombre d’opérations
28
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Quatrième semaine de l'année et... troisième à plus de 100 millions d'euros. Avec 188,34 millions d'euros rassemblés, l'écosystème se porte comme un charme ! En témoignent également les 28 tours de table recensés, un record, et le ticket moyen qui grimpe à 6,9 millions d'euros sous l'effet de la méga-levée de ManoMano. En revanche, la médiane, elle, retrouve des latitudes plus raisonnables (1,6 million d'euros) après s'être envolée la semaine dernière.

En effet, ManoMano a engrangé 125 millions d'euros auprès de ses investisseurs historiques General Atlantic, Eurazeo, Piton Capital, Bpifrance, Kismet Holdings et fait entrer Temasek à son capital. Cette méga-opération doit permettre à la scaleup de donner un sacré coup d'accélérateur à son développement européen. Lire l'article

Powell Software prend la deuxième place du classement avec une opération de 16 millions de dollars, soit 14,4 millions d'euros, réalisée avec le soutien de Cap Horn et Level Equity. La startup édite une suite logicielle pour favoriser le travail collaboratif au sein des entreprises. L'opération lui permettra non seulement d'enrichir les fonctionnalités de son produit mais surtout de se développer hors des frontières françaises.

Enfin, Assoconnect se classe troisième avec une belle levée de 7 millions d'euros - rare dans le secteur de l'ESS - bouclée auprès d'ISAI, XAnge et de business angels. De quoi lui permettre d'aborder le marché américain avec toute la sérénité financière nécessaire. Lire l'article

#ESS
AssoConnect
7M€
Isai , XAnge , business angels
#Cybersécurité
Fair&Smart
2.2M€
ILP , Yeast , Bpifrance , business angels
#Voyage
NannyBag
2M€
Expon Capital , Fa Dièse , business angels
#Foodtech
FoodMeUp
1.7M€
#SmartIndustry
Siteflow
1.5M€
#RH
HeyTeam
1,4M€
business angels
#Medtech
Epigene Labs
1,4M€
Daphni , Majycc Innovation Santé , business angels
#Proptech
Little Worker
1M€
50 Partners , business angels
#BienEtre
Mium Lab
800K€
business angels
#Legaltech
easyQuorum
500K€
business angels
#Culture
Louie Media
450K€
business angels
#legaltech
Avocalix
260K€
business angels
#civitech
myLabel
130K€
#Ecommerce
Braderie.pro
NC

596,99 millions d'euros levés en janvier

La semaine dernière a clos un mois de janvier exceptionnel : avec 596,99 millions d'euros levés, c'est le meilleur mois de janvier jamais enregistré par l'écosystème français. À titre de comparaison, en 2019, les startups avaient débuté l'année en réunissant 311 millions d'euros ; en 2018, elles avaient fait un peu mieux avec près de 358 millions d'euros rassemblés mais n'avaient jamais réussi à passer le cap des 400 millions. Celui des 500 millions l'est allègrement cette année, qui flirte même avec la barre des 600 millions !

Deux explications à ce coup d'accélérateur : d'une part, le nombre d'opérations est plus important que l'an dernier (70 contre 55 en janvier 2019). Mais cela n'explique pas tout, d'autant qu'en 2018, nous avions recensé pas moins de 65 tours de table sur le mois sans que les montants levés soient comparables. À ce titre, les méga-levées de ce mois de janvier font toute la différence. ManoMano et Qonto ont explosé les compteurs avec leurs opérations à plus de 100 millions d'euros. Et Lydia et ses 40 millions d'euros ont également contribué à gonfler l'addition mensuelle. Bien que les entreprises matures se soient distinguées (4 opérations en série C et 2 en late stage), les séries A ont également été plus nombreuses qu'à l'ordinaire (pas moins de 32 opérations), avec un ticket moyen toujours plus élevé.

Des levées parisiano-centrées

Sans surprise, Paris concentre une écrasante majorité des levées : avec 25 opérations (35% des tours de table), on pourrait croire que les régions tiennent leur revanche. Mais non, la capitale cristallise en fait 64% des fonds levés, Qonto et ManoMano ayant notamment leur siège social en plein Paris... Le reste de l'Île-de-France se classe deuxième en volume (18 levées) mais est dépassé par la région Auvergne Rhône-Alpes en valeur (18% pour cette dernière contre 8% pour l'Île-de-France).

L'ecommerce, la Fintech et les RH font la course en tête

Là encore, pas de surprise concernant les secteurs en vogue. Portés par leurs porte-drapeaux et leurs méga-levées, l'ecommerce et la Fintech écrasent la concurrence, tant en volume (7 levées pour le premier) qu'en valeur (140 millions pour le premier, 146,5 pour la deuxième). Et si les technologies RH et management sont en tête en volume avec huit opérations, elles pêchent en valeur avec un peu moins de 100 millions d'euros rassemblés (98,1). À noter : le coup de frein du secteur de la mobilité qui n'a enregistré aucune levée ce mois-ci !

Autres actualités financières

Quantum Surgical obtient 2 millions d'euros d'aides de Bpifrance. Le tiroir-caisse de la Medtech se remplit ! Quantum Surgical a obtenu des aides cumulées de 2 millions d'euros de la part de Bpifrance, via son programme Deeptech (subventions et une avance remboursable). De quoi permettre à la startup de réaliser dès cette année les premiers tests pré-cliniques de sa plateforme robotisée d'assistance aux traitements chirurgicaux mini-invasifs du cancer du foie.

Le Crédit Agricole rachète Linxo. Rififi dans le milieu des agrégateurs bancaires. Le Crédit Agricole met la main sur la startup Linxo. La banque monte au capital de l'entreprise à hauteur de 85% pour l'instant, avec la possibilité d'en détenir 100% sous peu. Selon les informations de Mind Fintech, l'opération valorise la startup autour de 20 millions d'euros, alors qu'elle a levé plus de 22 millions d'euros et que son précédent tour de table la valorisait 38 millions d'euros.

Dagobear passe sous la coupe d'Arthur. Les fondateurs de la marque de caleçons Dagobear a annoncé qu'elle avait été rachetée par le groupe Arthur. "Cela augure d’un bel avenir pour Dagobear qui rejoint un groupe expert des sous-vêtements", estime ainsi Adrien Lemaire, l'un des deux cofondateurs. Ce dernier en a profité pour dévoiler son nouveau projet : Kabin, un espace de travail en libre-service.

Fizzer racheté par Photoweb. L'entreprise Photoweb, entité du groupe Exacompta Clairefontaine, monte à 60% au capital de la startup de cartes postales Fizzer. "Le secteur de la carte et du faire-part est stratégique pour nos activités et nous voulions un jeune acteur dynamique, européen et mobile à la fois", explique ainsi Laurent Nusse, directeur général de Photoweb.

Du côté des fonds

Premier closing pour Eiffel Impact Debt. Le groupe Eiffel Investment annonce le premier closing d’Eiffel Impact Debt, fonds de dette privée qui place le risque d’impact au même niveau que le risque financier. Moins de six mois après le lancement du Fonds, 10 investisseurs institutionnels européens de premier plan se sont engagés à hauteur de 250 millions d'euros. En outre, le fonds a dévoilé son premier financement de 40 millions d'euros, aux côtés de co-investisseurs, au profit du Groupe Bertrand.

Entrepreneur Venture lance son nouvel outil de financement. Le fonds Entrepreneur Venture dévoile Entrepreneurs & Opportunités, un FPCI destiné à la fois aux dirigeants, actionnaires et aux investisseurs avertis. Ainsi, les dirigeants et actionnaires de sociétés matures peuvent obtenir de la trésorerie en réalisant une opération de rachat d'actions direct (moyennant une décote de l’ordre de 20% à 30 % de leurs titres), tandis que les investisseurs y trouvent un rendement attractif associé à un risque pourtant limité. Ce nouveau fonds a vocation à accueillir 15 à 20 investissements, chacun de 1 à 4 millions d’euros pour atteindre un total de 30 millions d'euros, alors que les investisseurs peuvent miser des tickets de 100 000 à 1 million d'euros.

Maif Avenir devient une société à mission. Le fonds de capital-innovation du groupe Maif, Maif Avenir, adopte une raison d’être et devient une société à mission. Le fonds cherche ainsi à démontrer qu'il peut prendre en compte les thèses d'impact des sociétés qu'il accompagne - il a aujourd'hui 250 millions d'euros sous gestion - tout en maximisant leur performance économique.