Le ministère français des Armées a débloqué 10 millions d'euros pour trouver des solutions, qu'elles soient "d'ordre technologique, organisationnel, managérial ou d'adaptation de processus industriels" , visent à "protéger la population, soutenir la prise en charge des malades, tester la population, surveiller l'évolution de la maladie au niveau individuel et l'évolution de la pandémie, ou aider à limiter les contraintes pendant la période de crise" , détaille l'AID sur son site internet.

Concrètement, parmi les thèmes recherchés figurent l'automatisation des tâches pour le prélèvement, le nettoyage du matériel ou des salles, la capacité de production en masse de solutions de décontamination, la détection du virus dans l'environnement. Des "facteurs de limitation des déplacements et de lutte contre la transgression"  sont également recherchés, alors que la population française est appelée depuis mardi à rester chez elle. L'AID réfléchit également aux moyens de "gestion de la distance de sécurité
entre individus" , sujet potentiellement sensible car pouvant faire appel aux données de géolocalisation et impliquant les questions de protection des données personnelles.

Enfin, l'Agence de l'innovation de défense recherche des solutions d'amélioration du travail à distance et de "gestion de l'impact psychologique individuel et sociétal"  permettant d'améliorer notamment la perception du risque épidémique.

"Nous ne sommes pas seulement intéressés par des technologies nouvelles. Le caractère innovant des propositions pourra consister à réorienter des technologies ou des processus industriels existants, par exemple détourner une usine de production de parfum pour en faire du gel hydroalcoolique" , précise l'AID.

Plusieurs sociétés, parmi lesquelles LVMH, L'Oréal ou Pernod-Ricard, ont d'ores et déjà annoncé qu'elles convertissaient une partie de leur production pour fournir du gel hydroalcoolique. D'autres dans le secteur textile font de même pour les masques. Cet appel à projets ne vise pas à "proposer une innovation en cours de maturation qui n'a aucune chance d'être employée pour lutter contre l'actuelle pandémie" , prévient toutefois l'AID. L'agence nationale de la Recherche (ANR) avait de son côté lancé le 6 mars un appel à projets doté d'un "budget prévisionnel initial"  de 3 millions d'euros.