30 décembre 2020
30 décembre 2020
Temps de lecture : 3 minutes
3 min
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Frello recourt au numérique pour familiariser les personnes exilées à la langue française

Dans le cadre de son nouveau programme d'alphabétisation, Frello utilise le numérique pour familiariser les personnes étrangères et les primo-arrivants (réfugiés, migrants) à la langue française.
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Pour réussir à s'intégrer dans un pays, y trouver un emploi et faire de nouvelles rencontres, la maîtrise de la langue est primordiale. De nombreux étranger arrivant en France (exilés, réfugiés, migrants) font face à cette fameuse barrière de la langue dans les administrations et dans leur quotidien. Plusieurs associations, organismes et programmes proposent des cours de français langue étrangère (FLE) aux personnes étrangères et aux primo-arrivants. De son côté, la startup Frello, fondée par Théo Dumarski et Louis Rapilly, développe des méthodes d'apprentissage. Initialement concentrée sur des cours de niveau A1 à B1, elle vient de développer un programme d’alphabétisation alliant numérique et présentiel. La solution est soutenue par Singa, Croix-Rouge 21 ou encore H7.

Un programme hybride mêlant numérique et présentiel 

"On observe souvent une grande disparité de niveaux entre les participant·e·s aux cours de FLE" , souligne Théo Dumarski, ce qui complexifie fortement la tâche des formateurs. Pour aider les apprentis à se familiariser avec le français en apprenant d’abord à le déchiffrer, Frello a mis au point une méthode hybride mêlant présentiel et numérique. Le programme se décline en huit modules compilant plus de 3000 activités. "Au fil des cours, l'apprenant découvre la différence entre une lettre, un mot, une phrase, avant de s’attaquer à la reconnaissance de lettres et des sons qu'elles produisent. Ensuite, il apprend à les combiner pour créer une syllabe, puis des mots, puis des phrases" , présente Théo Dumarski. Les apprenants avancent à leur rythme grâce à un "apprentissage essai-erreur" qui leur indique directement si leur réponse est bonne ou erronée.

L'autonomie offerte par la plateforme ne signifie pas que les apprentis se retrouve seul. Ils sont suivis par leur formateur qui bénéficie d'un accès réservé leur permettant de "suivre, activité par activité, compétence par compétence, leçon par leçon et programme par programme les résultats de leurs apprenants" . Les données récoltées leur permettent alors d’adapter leurs cours et de choisir les ressources les plus pertinentes pour chaque participant. 

Briser les premiers freins à l’apprentissage 

Dans ce nouveau programme, l'objectif n'est pas d'apprendre à parler, mais à déchiffrer le français. Les apprenants qui y participent brisent ainsi la barrière psychologique de l’écrit et acquièrent les mots de vocabulaire de base nécessaires pour suivre les autres cours de français langue étrangère. "Beaucoup de ces apprenants ont été très peu scolarisés auparavant et notre outil leur permet de développer certains mécanismes d'apprentissage" , concède Théo Dumarski. Pensé pour les apprentis et les formateurs, le programme d'alphabétisation se décline en 60 heures d'enseignement à distance auxquelles s’additionnent 120 heures en présentiel. Les enseignements bénéficient d’ailleurs d’une formation en amont pour en retirer le maximum d’avantages.  

Une grande partie des apprenants ne bénéficient pas d’un accès à internet et d’un ordinateur à domicile. "C'est pour cela que nous avons lancé notre application sur iOS et Android, ce qui permet aux apprenants d'avoir accès à nos contenus où et quand ils le veulent" , se justifie Théo Dumarski. 

S'adapter et proposer un outil facile à prendre en main est absolument nécessaire pour faciliter l'apprentissage d'une langue particulièrement complexe.