14 décembre 2021
14 décembre 2021
Temps de lecture : 3 minutes
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Covid-19 : le prochain vaccin de Valneva tâchera de convaincre les sceptiques

Valneva entend commercialiser son vaccin contre le Covid-19 en avril 2022. La BioTech franco-autrichienne, qui a terminé la phase III de son essai clinique en novembre, a reçu des commandes de l’Union européenne et de Bahreïn. La technologie qu’elle a retenue, le virus inactivé, est utilisée depuis des décennies. De quoi rassurer les sceptiques ?
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La saga Valneva continue. La BioTech française, qui développe depuis plusieurs mois un vaccin contre le Covid-19, multiplie les contrats avec différents gouvernements en vue de leur fournir des doses de son précieux produit. Alors qu’elle avait connu un revers mi-septembre, avec la résiliation par le Royaume-Uni d’une commande de 100 millions de doses, l’entreprise nantaise a repris des couleurs suite à un engagement quasi équivalent de la part de l’Union européenne dans les semaines ayant suivi – 27 millions de doses en 2022 et potentiellement 33 millions supplémentaires en 2023. Début décembre, c’est Bahreïn qui a commandé un million de doses.

Une première hors d'Europe pour Valneva, qui assure, dans un communiqué de presse, être "en discussions avec d’autres pays" alors que l’Agence européenne des médicaments a lancé l’examen accéléré. Une mise sur le marché est espérée en avril 2022.

Les autorités européennes misent beaucoup sur ce produit pour convaincre les personnes encore réticentes à se faire vacciner à passer à l’acte. La technologie retenue par Valneva est celle du virus inactivé, utilisée depuis plusieurs décennies en vaccinologie. Elle est, à ce titre, jugée par certains comme étant plus fiable et mieux connue que celle à laquelle les produits de Pfizer-BioNTech et Moderna ont recours : l’ARN messager.

Un meilleur tarif que Pfizer et Moderna

Franck Grimaud, le directeur général de la société, jugeait dans un communiqué fin octobre que "les résultats sont très clairs, tous les objectifs sont remplis" . Et d’ajouter qu''en matière d’efficacité, notre vaccin est très proche des meilleurs, avec une innocuité comparable aux autres vaccins inactivés. Il est très sûr et entraîne très peu d’effets secondaires. Ce sera l’un des meilleurs du marché en matière de tolérance" .

Mais ce n’est pas le seul plan sur lequel la BioTech devrait se montrer compétitive. Selon Le Figaro, qui relaie les remarques d’analystes du secteur, une dose de son vaccin serait vendue entre 15 et 20 euros. Or, les unités de Pfizer et de Moderna sont respectivement commercialisées à 19,50 euros et 21,50 euros.

Reste à voir si Valneva trouvera sa place au sein des pays les plus vaccinés, alors que les deux laboratoires américains sont plébiscités par la population à l’heure de la campagne de rappel. Un rappel pour lequel le produit de l’entreprise française n’a pas été taillé : les résultats d’une étude de l’université de Southampton (Royaume-Uni), parue dans la revue scientifique The Lancet, concluent à une moindre efficacité de Valneva dans ce contexte. Une idée que compte tordre la société, qui mènera un essai clinique spécifique.

Pour mémoire, la BioTech Valneva a reçu le soutien financier du gouvernement britannique en vue de la mise au point de son vaccin à virus inactivé. Ces "centaines de millions d’euros" se sont avérés cruciaux, Franck Grimaud ayant chiffré le développement et l’enregistrement d’un tel produit à "environ 500 millions d’euros" à l’occasion du Big Bang Santé du Figaro. Cet été, un rapport de l’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dénonçait un "sous-financement des sciences biologiques et de la en santé" qu’il explique notamment par l’existence d’une aversion française à la prise de risque, couplée à une mauvaise structuration de la filière recherche dans le pays.

Reste qu'un second espoir tricolore se profile dans la lutte contre le Covid-19. Le candidat-vaccin d’Ose Immunotherapeutics n’est qu’en phase I d’étude clinique, mais emploierait un mode d’action efficace contre tous les variants du Sars-CoV-2 – y compris Omicron.