Cap Agro est un fonds d’investissement spécialisé dans l’investissement et l’accélération de startups européennes de l’AgriTech et de la FoodTech. Le fonds a lancé en début d’année son deuxième véhicule d’investissement, après avoir déployé un premier fonds de 124 millions d’euros. Maddyness a rencontré Anne-Valérie Bach, qui a rejoint l’aventure en 2019 et dirige aujourd’hui le fonds, aux côtés de Tom Espiard-Cignaco.

Investir d’un bout à l’autre de la chaîne agroalimentaire

Cap Agro ambitionne de favoriser l’innovation dans l’agroalimentaire. Le fonds cherche, à la fois, à aider les grands groupes à adopter des solutions innovantes, et à accélérer le développement des startups du secteur. Pour cela, Cap Agro réunit autour de la table des investisseurs institutionnels et corporates de l’industrie. Le fonds s’appuie sur une équipe de neuf personnes, regroupant des profils issus d’écoles de commerce et des ingénieurs agronomes. Il peut aussi compter sur un comité d’experts du secteur qui apportent leur aide sur des sujets d’innovation, de marketing ou de R&D.

Le fonds investit en early growth, des tickets initiaux de 3 à 7 millions d’euros, et peut monter jusqu’à 15 millions dans les tours qui suivent, pour accompagner ses startups sur le long terme. Il s’intéresse aux startups tech d’un bout à l’autre de la chaine agroalimentaire. “Nos investissements peuvent aller de la robotique dans les champs jusqu’à la livraison des courses à domicile”, précise Anne-Valérie Bach. “Nous recherchons des innovations technologiques, des entreprises qui ont trouvé leur market fit, qui génèrent déjà du chiffre d’affaires et qui cherchent à accélérer leur commercialisation”, ajoute-t-elle.

Cap Agro investit aujourd’hui dans toute l’Europe. La France représente environ 60% du portefeuille actuel avec des startups comme La Belle Vie, Cuure ou Agriconomie. Le fonds n’a pas encore réalisé de sorties.

L’impact, au cœur de la démarche

Chez Cap Agro, l’impact est au cœur de la thèse d’investissement. “Nous avons un triptyque de création de valeur : nous voulons créer de la valeur financière, créer de la valeur pour la filière et avoir un impact environnemental”, partage Anne-Valérie Bach.

Mais comment avoir de l’impact dans l’AgriTech et la FoodTech ? D’un bout à l’autre de la chaîne alimentaire, les exemples donnés par Cap Agro sont multiples. “Des technologies robotiques utilisées dans les champs peuvent par exemple permettre de réduire considérablement l’utilisation de produits chimiques. Des technologies peuvent également permettre d’économiser de grandes quantités d’eau dans l’agriculture. La production de viande végétale peut permettre de réduire l’empreinte carbone etc..”, énumère Anne-Valérie Bach.

Cap Agro a notamment signé les PRI (Principles for Responsible Investments), la charte SISTA, pour la promotion de la parité dans l’entrepreneuriat et le capital investissement, et est en voie d’être labellisé BCorp.

L’agroalimentaire, un secteur en rattrapage

Pour Anne-Valérie Bach, l’utilisation des technologies est salutaire pour l’agroalimentaire.“Le secteur a peut-être été moins innovant que d’autres sur les trente dernières années. Il y a une vraie nécessité de rattrapage, d’automatisation, de remplacement des tâches pénibles dans les champs. On croit beaucoup à la robotisation, car il y a un réel souci de main d’œuvre. Par ailleurs, les consommateurs veulent des circuits plus courts, limiter le gaspillage, valoriser la traçabilité, consommer des produits plus sains, mais à un prix abordable. Tout cela milite pour une amélioration assez drastique de process relativement archaïques”, explique-t-elle.

Toutes ces problématiques semblent générer de nombreuses idées chez les entrepreneurs, en témoigne le dealflow de Cap Agro multiplié par huit au cours des quatre dernières années. “Cela fait partie des tendances, il y a un engouement des talents pour les projets qui ont du sens. C’est exactement ce que je suis venue chercher chez Cap Agro après des années d’expérience en VC dans la tech et la deeptech”, conclut Anne-Valérie Bach.