" Accélérer la prise de conscience écologique pour les citoyens et les entreprises ", tel est le crédo de la startup Carbo. Créée il y a trois ans, la société de 30 salariés a mis au point un outil gratuit pour les particuliers, permettant d’évaluer leur empreinte carbone en fonction de leurs dépenses du quotidien. Pour les entreprises - sur lesquelles repose son modèle économique - Carbo a développé un système de comptabilité s’appuyant sur les données, afin d’établir un bilan carbone de leurs activités. Le tout en impliquant les salariés, la direction, les clients et les fournisseurs, pour augmenter leur engagement et donc favoriser la mise en place d’actions permettant de réduire les émissions.

" Un marché naissant, en train d’être évangélisé "

Mais, alors que la mesure de l’empreinte carbone est obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés, ce n’est pas le cas pour les plus petites structures. Et c’est aux TPE, PME, ainsi qu’aux entreprises de tailles intermédiaires, que s’adresse la startup. " Jusque là, elles n’avaient pas d’outil pour évaluer leur empreinte. Nous voulons accompagner les entreprises volontaires. C’est un marché naissant, qui est en train d’être évangélisé ", souligne Simon Létourneau, cofondateur de la société aux côtés de Julien Janson et d’Emmanuel Watrinet.

Car même si la réglementation ne leur impose pas encore de quantifier les émissions qu’elles génèrent, cela pourrait bientôt arriver. " La législation risque d’être étendue à toutes les entreprises ", indique le dirigeant. Dans le même temps, cela leur permet de développer leur marque employeur, de séduire de nouveaux clients, d’accéder à des financements de crédits à impact mais également de travailler pour certaines grandes sociétés. " La SNCF impose par exemple à ses sous-traitants de réaliser un bilan carbone. Et cela devrait devenir de plus en plus fréquent à l’avenir ", estime le dirigeant.

Passer de 400 à 5.000 entreprises clientes

Pour accélérer et convaincre davantage d’entreprises, Carbo vient d’annoncer sa première levée de fonds de 5 millions d’euros. Un tour de table mené par le fonds d’investissements en capital innovation, Maïf avenir, ainsi que la Banque Postale, partenaire historique de Carbo, via son fonds d’innovation 115K. La BPI et plusieurs business angels ont également pris des parts au sein de la société. " D’ici 2025, notre objectif est d’accompagner 5.000 entreprises, contre 400 aujourd’hui ", souligne Simon Létourneau, qui compte des sociétés telles que Back Market, Lunii, Malt, Izipizi, Balzac Paris ou Alan parmi ses clients. En parallèle, Carbo veut " sensibiliser un maximum de citoyens ", grâce à son application web et des partenariats. La startup vient de se rapprocher de la Banque Postale et de la Société générale pour toucher les clients de ces structures. Son ambition est ainsi de sensibiliser 10 millions de citoyens chaque année. Des objectifs qui s’accompagnent de recrutements. En 2023, l’entreprise envisage d’étoffer ses effectifs pour passer de 30 à 50 salariés.