214 milliards de dollars. C’est le montant dépensé chaque année par les entreprises du monde entier pour lutter contre la criminalité financière. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter en raison des réglementations des différents États, visant à lutter contre la fraude. D’autant que les procédures sont réalisées manuellement la plupart du temps. Dans ce contexte, la startup Dotfile a mis au point un système d’automatisation permettant aux sociétés financières de vérifier en quelques secondes l’identité de leurs nouveaux clients : " Toutes les sociétés fintechs et les entreprises spécialisées dans le domaine financier ont une obligation de vigilance. Elles doivent réaliser des contrôles pour prévenir le blanchiment d’argent et se prémunir contre la fraude ", assure Alexandre Vasco, le cofondateur de Dotfile.

S'assurer que la société n’est pas visée par des actions en justice

L’outil de la startup, créée en 2021, permet donc de vérifier si la société cliente existe, son adresse mais également d’analyser sa santé financière et de s’assurer qu’elle n’est pas visée par des actions en justice. " La deuxième étape consiste ensuite à s’intéresser aux personnes qui la dirigent. Nous vérifions leur identité, leurs documents et nous cherchons à savoir si elles ne sont pas visées par des sanctions internationales ou politiquement exposées ", poursuit le dirigeant.

Pour aller plus loin en accélérant le développement de sa plateforme et en allant à la conquête de nouveaux marchés, la société de 8 salariés vient d’annoncer sa première levée de fonds de 2,5 millions d’euros. Un tour de table mené par V13Invest, le fonds de la Française des jeux, géré par Serena. À ses côtés, Kima Ventures, Pareto Holdings, Super Capital, Upscalers, Polymatter Ventures ainsi que plusieurs fondateurs de startups issus de la fintech ont également pris part au financement. " Ces fonds vont nous permettre de doubler les effectifs pour se renforcer sur la partie tech ", indique Alexandre Vasco. Grâce à cela, la société ambitionne d’améliorer sa plateforme en intégrant de nouveaux services. " Nous voulons permettre à nos clients de faire de nouveaux types de vérifications ", poursuit le dirigeant.

Un déploiement en Europe dans un premier temps

Dans le même temps, Dotfile veut accélérer le déploiement de sa plateforme et envisage de se tourner rapidement vers l’international. " La problématique que nous traitons n’est pas franco-françaises. Nous ciblons les pays ayant une forte concentration de sociétés financières ", précise le cofondateur qui envisage un déploiement en Europe, dans un premier temps. Dotfile devrait ainsi s’implanter au Royaume-Uni et en Allemagne d’ici la fin de l’année, puis cibler d’autres pays " en fonction des opportunités. ". Dans un second temps, elle envisage de se tourner vers les États-Unis.

" Nous avons conçu la solution pour permettre aux sociétés de faire des vérifications sur de nombreux marchés. Elle est en effet capable de jongler avec les réglementations des différents États ", assure le dirigeant. Les États-Unis concentre un nombre important d’acteurs financiers mais pour Dotfile, l’enjeu est également d’accompagner les entreprises américaines qui travaillent en Europe et se heurtent à la " fragmentation réglementaire. ".