Fondé à l’initiative de Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), Geoffroy Roux de Bezieux (Notus Technologies), Ouriel Ohayon (ZenGo), Stéphane Treppoz (Sarenza) et Christophe Raynaud, ISAI a d’abord vu le jour comme un syndicat de business angels avant de devenir l’une des sociétés d’investissement françaises les plus en vue. Sa stratégie ISAI Expansion accompagne, depuis plus de 12 ans, les entrepreneurs de la Tech et du Digital ayant choisi la voie de la profitabilité via des opérations de Tech Buyout ou de Tech Growth. 

ISAI annonce aujourd’hui le closing final de son fonds Expansion III, le troisième millésime de sa stratégie. Après un premier closing à 190 millions d’euros fin 2023, le fonds atteint un total de 300 millions d’euros, dépassant sa taille cible de 250 millions d’euros et atteignant son hard cap. « Le contexte macro-économique est compliqué pour tout le monde, mais nous sommes moins dépendants des cycles économiques que le VC. Nos actifs restent attractifs, avec des entreprises en croissance qui génèrent de l’EBITDA et qui sont valorisables sur cette base. C’est ce qui nous permet d’assurer une régularité dans nos sorties, de faire des distributions à nos LPs et donc de gagner leur confiance », commente Pierre Martini, Directeur Général d’ISAI en charge des fonds ISAI Expansion.

Un mix d’entrepreneurs et d’institutionnels parmi les LPs

« Nous sommes un fonds d’entrepreneurs, et c’est cette base solide qui nous accompagne sur tous nos fonds. Ce sont principalement ces entrepreneurs, rejoints par quelques institutionnels historiques et nouveaux, qui nous ont permis de réaliser un très beau premier closing. Ensuite, nous avons gagné la confiance de nouveaux institutionnels pour atteindre 300 millions d’euros, notamment grâce à la solidité de notre équipe et de notre stratégie », partage Caroline Gibert, Directrice des Relations Investisseurs et de l’ESG.

En effet, les investisseurs institutionnels représentent désormais plus de 60 % de la taille finale du fonds. Parmi eux, plusieurs Fonds de fonds (tels que Flexstone Partners ou Swen Capital Partners, qui rejoignent Eurazeo et un fonds de fonds international), plusieurs entités publiques (telles que le Fonds de Réserve pour les Retraites qui rejoint Bpifrance et le Fonds Européen d’Investissement), ainsi que des Banques, Assureurs et Family offices. Au total, la moitié des montants levés proviennent d’investisseurs historiques, et l’autre moitié de nouveaux investisseurs. 

Entre 12 et 15 investissements prévus

Ce nouveau fonds accompagnera entre 12 et 15 sociétés avec des tickets compris entre 10 et 50 millions d’euros, en minoritaire ou majoritaire, en France, Europe du Sud, Suisse et Benelux, via des LBO de croissance (sociétés réalisant au moins 10 millions d'euros de chiffre d’affaires et 2 millions d'euros d’EBITDA) ou des opérations de capital-développement (sociétés profitables, en croissance annuelle supérieure à 25-30 %). « Le passage de 250 à 300 millions d’euros ne change pas fondamentalement notre stratégie. Nous avons dimensionné notre équipe et notre deal flow sur une base de 250 millions d’euros, donc ces 50 millions d’euros supplémentaires nous permettront peut-être d’ajouter un deal ou de prolonger légèrement la période d’investissement, mais cela reste marginal », précise Pierre Martini.

Le premier investissement a été annoncé en septembre dernier, avec la société Staffmatch, acteur leader dans le secteur de l’intérim en France, avec une plateforme digitale propriétaire associée à un réseau de bureaux en propre. D’autres investissements sont dans les tuyaux, mais ISAI préfère rester discret sur le sujet.

« Depuis fin 2022, le marché du buyout tech est ralenti. Chaque début d’année, on a espéré un rebond, mais des événements politiques ou macroéconomiques ont freiné la reprise. Pourtant, début 2025, nous observons une forte dynamique : le deal flow est plus important qu’il ne l’a jamais été à cette période. La grande question est de savoir si cela va se matérialiser par un véritable redémarrage du marché ou si ce n’est qu’un feu de paille », conclut Pierre Martini.