Après avoir investi dans près de 100 startups à titre personnel, Andrea Bensaid passe à l’étape suivante. Le fondateur d’Eskimoz, agence de marketing digital devenue l’un des leaders européens du secteur, lance 199 Ventures, un fonds de 30 millions d’euros entièrement autofinancé. À ses côtés, Gaultier Brun, issu du capital-investissement, pilotera les participations au quotidien.
Le positionnement est clair : accompagner des startups technologiques en amorçage ou en série A, tout en injectant une expertise marketing trop souvent absente des tours de table. « Pendant des années, les startups ont confondu budget marketing et stratégie marketing. Pourtant, bien structuré, le marketing peut devenir un levier de rentabilité puissant », affirme Andréa Bensaid.
Un fonds opérationnel et radicalement transparent
Au-delà du financement, avec des tickets compris entre 50 000 et 200 000 euros, 199 Ventures propose un accompagnement terrain : structuration des canaux d’acquisition, stratégie d’attribution ou encore, analyse du ROI. « En investissant 100 euros pour en récupérer 90, un modèle ne tient pas. Il faut viser au minimum un retour à 300 ou 400 euros pour bâtir une croissance durable », avance Andrea Bensaid
La particularité du fonds : une transparence totale. L’ensemble des investissements est consultable en ligne. On y trouve aussi des informations comme les montants des tickets investis ou les valorisations. « Nous croyons à une logique “d’invest in public”. Il s’agit de documenter nos choix, nos doutes, nos erreurs aussi. Une posture encore rare dans le VC », explique le fondateur. Deux premiers investissements ont été réalisés dans les startups Stairling et Spiko.
Cette approche est rendue possible par une structure légère et totalement indépendante. Sans agrément AMF, 199 Ventures échappe aux contraintes réglementaires classiques et gagne en agilité. « Nous avançons selon nos convictions, avec la liberté de raconter ce qu’on fait », comment Andréa Bensaid.
Miser sur le marketing comme levier stratégique
Le fonds investira exclusivement en co-investissement, aux côtés de VC plus traditionnels. Une position qui permet de compléter les compétences déjà présentes autour de la table. « Beaucoup de VCs viennent de la finance. Nous, on apporte une lecture marketing du business, plus rare dans l’écosystème », avance Andréa Bensaid.
Andrea Bensaid entend aussi transmettre son savoir-faire : former les fondateurs à penser leur branding, structurer leur acquisition, travailler leur stratégie de contenu ou leur personal branding. « Une marque doit aujourd’hui savoir donner le ton sur son marché. En 2025, le marketing n’est plus accessoire. Il doit devenir un centre de profit », conclut le fondateur.