Pour fonctionner, un modèle d’intelligence artificielle générative a besoin de solutions pour entraîner son algorithme, répondre aux requêtes et générer des prédictions. C’est ce qu’on appelle l’inférence. Le marché des solutions d’inférence devrait croître de 16% par an pour dépasser les 225 milliards de dollars en 2030. C’est précisément sur ce marché que se positionne VSora.

Fondée en 2015 par Khaled Maalej, VSora a développé la puce Jotunn 8 (J8). « C’est un circuit intégré qui offre une très forte capacité de calcul », précise le fondateur. « VSora se distingue vraiment sur l’efficacité de calcul. C’est ce qui permet de réduire le coût des requêtes, les questions que vous posez à ChatGPT par exemple. C’est en réduisant ce coût de requête-là qu'on arrivera à déployer massivement tout ce qu'on appelle l’IA générative. » J8 a nécessité plusieurs années de R&D mais est désormais prête à être fabriquée puis commercialisée. VSora est le spin-off d'une première entreprise montée par Khaled Maalej qui travaillait pour développer du hardware pour les voitures autonomes. « En termes de capacité de calcul, nous sommes passés d'une centaine de téra opérations par seconde, à un bêta opérations par seconde, donc 1 000 téra opérations par seconde, pour le marché de l'auto. Désormais, nous avons une capacité de 3,2 bêta opérations par seconde. »

VSora vise la rentabilité en 2027

C’est pour passer cette nouvelle étape que VSora lève 40 millions d’euros. Otium, société d’investissement du milliardaire Pierre-Edouard Stérin, a mené cette série B. Omnes Capital, Adélie Capital et Fonds européen pour l’innovation (FEI) ont également souscrit à ce tour de table. Une partie des 40 millions a été levée en dette auprès de banques. Ce tour de table va permettre à VSora de lancer la fabrication de son circuit intégré, « ce qui est prévu avant l’été ». Les puces seront produites à Taïwan. « Dans ces technologies-là, il y a peu de choix. La seule usine possible est TSMC », précise Khaled Maalej.

J8 sera ensuite distribuée aux fabricants de serveurs, sollicités par les développeurs de data centers. En parallèle de cette mise en production, VSora a noué un partenariat pour construire des serveurs qui intègrent sa puce. « Nous allons aussi mettre en place un mini data center pour pouvoir démontrer à nos clients les performances globales du système », complète Khaled Maalej.

VSora projette d’atteindre la rentabilité d’ici deux ans. « Dans la galaxie des entreprises de l’IA, les seules qui génèrent de l’argent sont celles du hardware », insiste le fondateur. Une roadmap courte et ambitieuse mais accessible pour Khaled Maalej. « Tout le risque et tout le développement est derrière nous. Nous avons mis des années à peaufiner notre technologie, la finetuner. Les deux années qui s’ouvrent devant nous sont deux années de récoltes. Nous sommes très attendus sur le marché. »