Lancée en 2020, Chipiron développe un IRM miniaturisée. Même usage qu’un IRM classique, même environnement, sur les mêmes populations de patients. Là, où se distingue sur l’innovation de Chipiron, c’est sur tout le reste : taille, installation, entretien et coût. « Concrètement, les équipes reçoivent notre IRM et peuvent l’utiliser le jour même », explique Evan Kervella, CEO et cofondateur. « Aujourd’hui, pour une machine classique, il faut entre six mois et un an d’installation avec une infrastructure extrêmement lourde. »
La machine créée par Chipiron n’a besoin d’aucune infrastructure particulière. « Cela ouvre les marchés possibles. Nous pourrons équiper des centres où il était invenvisageable d’installer des IRM traditionnels », poursuit Evan Kervella. L’IRM de Chipiron permet également de faire des économies. En grossissant le trait, une machine classique vaut un million d’euros à l’achat, entre 500 000 et un million d’euros de travaux pour l’installer. À cela s’ajoute les frais de maintenance estimés à 80 000 euros par an et un surcoût d’électricité de 100 000 euros par mois, d’après le fondateur de Chipiron. La solution de la healthtech est beaucoup plus économique, « selon le type de clients et le business model que nous décidons d’adopter, nous serons facilement 10 fois moins cher », affirme Evan Kervella.
Chipiron veut démarrer ses essais cliniques début 2026
Pour l’instant, l’innovation de Chipiron n’est pas encore déployée en situation réelle. Pour accélérer, la jeune pousse lève 15 millions d’euros en série A. Ce tour de table a été mené par Blast, la plateforme d’Anthony Bourbon, ainsi que le fonds du Conseil européen de l’Innovation et iXcore. France 2030, Bpifrance et l’accélérateur du CEI sont également soutien financier de Chipiron. Blast investit 5 millions d’euros dans Chipiron, et les 10 millions restants sont un mélange d’equity, de subventions et d’une petite partie de dette.
Ce tour de table vient servir trois objectifs : finir la R&D, fabriquer un dispositif clinique déployable en hôpital et démarrer les essais cliniques. « Nos dispositifs fonctionnent et font de l’imagerie in vivo même si nous ne sommes pas encore sûrs de la qualité de l’image qu’on peut obtenir en hôpital. » Chipiron vise une première installation en hôpital en début d’année 2026. Mais Evan Kervella l’assure : le dispositif sera construit pour septembre.
Une fois les questions réglementaires et les autorisations accordées, Chipiron priorisera le marché américain pour son développement commercial. « Je suis sûr que nous serons aux Etats-Unis au moins an et demi avant d’avoir la validation en Europe. Le marché américain est également plus demandeur d’innovations et moins frileux dans ses investissements », détaille Evan Kervella.