A la tête de la plateforme rungismarket.com dont elle a remporté l’appel d’offre quatre ans plus tôt, Califrais finalise un tour de table à 10 millions d’euros auprès d’acteurs de son secteur qu’ils soient logisticiens du frais, grossistes alimentaires mais aussi business angels de la tech ou de Bpifrance. « Nos algorithmes ont séduit des profils comme Gilles Babinet, acteur reconnu du numérique. Notre partenaire plus historique, STEF, leader européen des services de logistique sous température contrôlée, nous a quant à lui renouvelé sa confiance » souligne Simon Bussy, fondateur de Califrais, qui gardera confidentiel les autres financeurs de cette levée.

Fondée en 2014, la startup a démontré l’intérêt de ses outils pour gérer les flux alimentaires des commerçants du marché international de Rungis. Elle est devenue l'opérateur digital et logistique officiel du marché. « Nous prédisons la demande des consommateurs et optimisons la stratégie de gestion des stocks des grossistes de Rungis pour réduire le gaspillage alimentaire tout en évitant la rupture. » La troisième brique technologique de Califrais repose sur une amélioration des flux logistiques. « Grâce à l’IA nous remplissons mieux les camions et nous organisons mieux les trajets. Nous arrivons à une offre de 5 à 10 % moins chère par rapport à ce qui se fait tout en limitant l’empreinte carbone. » Dernier atout déployé par Califrais, une qualité de service qui s’appuie sur le respect des horaires de livraison et sur une marge d’erreur de 1 % au plus par rapport à la commande.

Califrais veut s’étendre à Rungis

Pont entre une centaine de grossistes du marché de Rungis et les professionnels de l’hôtellerie – restauration, Califrais, qui réalise 20 millions de chiffre d’affaires, a un potentiel de progression que la startup entend atteindre grâce à cette levée. « Nous consacrerons un tiers du montant à l’acquisition sur la plateforme avec du marketing et du commercial. Nous discutons aussi avec d’autres segments de la filière agroalimentaire, comme des distributeurs, qui souhaitent utiliser notre technologie sur leur flux. » Avec dix millions d’euros, la startup souhaite également innover et développer encore sa technologie pour garder l’avance qu’elle a su prendre. « Le dernier tiers de l’investissement sera consacré aux opérations pour conserver notre objectif d’excellence opérationnelle. »

S’appuyer sur Rungis pour prouver son concept

En plus d’accélérer le déploiement de sa technologie à Rungis et de s’ouvrir à de nouveaux marchés dans la filière, Califrais n’oublie pas son ambition de devenir le leader mondial de gestion des flux alimentaires. « On veut déployer la solution à d’autres marchés de gros alimentaires. Certains en France se montrent intéressés mais nous discutons aussi avec de potentiels partenaires en Chine et à Abou Dabi. A ma connaissance, il n’y a pas encore de modèle qui réussisse à digitaliser comme nous parvenons à le faire. » Conscient que s’entourer des bons talents sera une étape essentielle dans l’atteinte de ses ambitions, Simon Bussy veut prendre son temps pour recruter. « Nous n’avons ouvert qu’une dizaine de recrutements pour les six prochains mois pour bien choisir les profils. »