Pelico veut passer un nouveau cap pour contrer un casse-tête majeur des industriels : la fragmentation des opérations. Dans ce sens, la société annonce une levée de fonds de 40 millions de dollars menée par General Catalyst. Les fonds 83North et Serena, investisseurs historiques, ont également participé à l’opération. Auparavant, la société avait notamment bouclé un tour de table de 18,5 millions d’euros en novembre 2022.

Fondée en 2019 par Tarik Benabdallah, Mamoun Alaoui et Jonathan Hickson, l’entreprise française a développé une plateforme SaaS de gestion de la supply chain pour améliorer en temps réel le pilotage des sites industriels. Objectif : mieux anticiper les imprévus susceptibles de faire dérailler le fonctionnement de ces derniers.

«Une seule pièce en retard peut stopper une production d'un milliard de dollars»

Concrètement, il s'agit d'un logiciel de management des opérations en usine qui propose un système de pilotage basé sur la donnée afin de surveiller les goulots d'étranglement opérationnels et vérifier la fiabilité des plannings. Ainsi, le logiciel s’emploie à faire avancer les opérations en tenant compte de la réalité de la situation, en coordonnant et en rationalisant au mieux les équipes et les équipements.

Devant la complexité du pilotage opérationnel, volatile tant du fait des commandes que de la difficulté d’approvisionnement ou de trouver les nécessaires ressources humaines, Pelico intervient pour synchroniser l’ensemble et prendre des décisions proactives pour éviter qu’un imprévu ne mette à l’arrêt la chaîne de production. La solution s’appuie notamment sur l’intelligence artificielle pour s’assurer que les différents composantes du circuit évoluent en parfaite harmonie et émettre des recommandations sur les actions à mener pour que celui-ci ne soit jamais entravé.

«Nous avons créé Pelico pour résoudre le dilemme suivant : une seule pièce en retard peut stopper une production d'un milliard de dollars et limiter la capacité d'innovation», résume Tarik Benabdallah, co-fondateur et CEO de Pelico. Avant d’ajouter : «Notre copilote, basé sur l'IA, est conçu pour résoudre ce problème en créant une vue connectée et en temps réel des opérations de la supply chain.»

L’Amérique du Nord dans le viseur

Parmi ses clients, Pelico compte notamment Airbus, Safran et Daikin. La société assure que sa plateforme permet de réduire de 37 % les pénuries de pièces et de 42 % les cycles de réparation, tout en garantissant une hausse de 15 % des livraisons. A ce jour, la solution est déployée dans une quinzaine de pays, mais l’entreprise tricolore mise surtout sur l’Amérique du Nord pour doper son chiffre d’affaires.

C’est pourquoi Pelico entend s’appuyer sur ce tour de table de 40 millions de dollars pour accélérer son développement à l’international, principalement aux États-Unis où la société dispose déjà d’un bureau à Miami. La startup prévoit également d’étoffer ses effectifs, notamment son pôle data et ingénierie, pour concevoir des agents visant à automatiser et optimiser davantage les opérations industrielles.