«Doctolib est rentable depuis quelques semaines.» C’est par ces mots lâchés au milieu d’une interview accordée à Apolline de Malherbe sur BFM TV que Stanislas Niox-Chateau, l’emblématique patron de l’entreprise tricolore, a annoncé que Doctolib est désormais profitable. Un accomplissement qui fera date pour cet acteur de la French Tech lancé au cœur de l’été 2013.
Depuis l’an passé, Doctolib assurait que 2025 sera certainement l’année où la société atteindrait la rentabilité. En 2024, la licorne française, qui était valorisée à 5,8 milliards d’euros en 2022, a engrangé 348 millions d’euros de revenus annuels récurrents, en progression de 22,5 % sur un an. Dans le même, l’Ebitda était ressorti dans le rouge, avec un déficit de 53,8 millions d’euros, soit 33,3 millions d’euros de moins qu’en 2023. Désormais, Doctolib assure que ses comptes sont dans le vert. «Le fait d’être rentable nous permet d’être maître de notre destinée», s’est réjoui Stanislas Niox-Chateau sur BFM TV.
50 millions d’utilisateurs en France
Depuis sa création, ce fleuron tricolore de la santé numérique a complètement changé de dimension. La société, qui compte actuellement 3 000 collaborateurs, a notamment connu un coup d’accélérateur spectaculaire pendant la pandémie de Covid-19. Et pour cause, le gouvernement a largement mis en avant la plateforme pour inciter les Français à se tester et à se vacciner. Mais au-delà de la crise sanitaire, la société a réussi à s’imposer auprès des médecins en leur proposant des logiciels pour simplifier leur quotidien. Avec ses services, la licorne française assure toucher 400 000 soignants et 80 millions de patients à travers l’Europe, dont 50 millions en France.
Si Doctolib est enfin rentable, un objectif convoité par l’ensemble des startups de la French Tech face à la raréfaction des financements accordés par les fonds de capital-risque, Stanislas Niox-Chateau ne voit pas cela comme un aboutissement. A ses yeux, il reste beaucoup à faire. «Encore aujourd’hui, nous sommes une jeune entreprise française, trois fois plus petite que nos concurrents européens et quinze fois plus petite que nos concurrents américains. Mais pour une fois, on a un champion de l’IA et de la technologie», a-t-il ainsi déclaré sur BFM TV.
En matière d’IA, Stanislas Niox-Chateau, décidément en pleine tournée des médias cette semaine, a annoncé ce mardi le lancement d’un assistant à destination des patients. Ce nouvel outil s’adressera d'abord aux parents d'enfants de moins de 4 ans, qui doivent passer au moins quatorze examens médicaux durant les trois premières années de leur vie. Mais le patron de Doctolib estime que ce n’est qu’un début. «Il faut qu’on fasse encore plus d’agents avec l’IA pour aider les soignants et les patients», a-t-il ainsi fait savoir sur BFM TV. Avant d’ajouter : «La bataille de l’IA, c’est maintenant.» Ce n’est pas Mistral AI, première décacorne française, qui dira le contraire.