Il n’y a pas que le vent de l’IA qui souffle sur la France, il y a aussi celui de la Climate Tech. En effet, les startups qui œuvrent pour lutter contre le réchauffement climatique et protéger la planète se sont multipliées dans l’Hexagone au cours de ces dernières années. Et dans leur sillage, c’est tout un écosystème qui s’est structuré pour que le secteur puisse pleinement prendre son envol. Il y a un an, la Climate House avait ainsi ouvert ses portes dans la «Silicon Sentier».
En cet automne 2025, une nouvelle preuve est apportée à la vitalité de cet écosystème avec World Fund, le principal fonds d'investissement européen dédié au climat, qui entend bien renforcer sa présence sur le marché français. Pour cela, la structure compte s’appuyer sur son véhicule d'investissement de 300 millions d’euros clôturé l’an passé. Une enveloppe conséquente pour faire émerger des champions de la Climate Tech sur le Vieux Continent, et donc notamment en France.
Deeptech et IA, le tandem gagnant en France
Lancé en 2021 par Daria Saharova, Danijel Višević, Tim Schumacher et Craig Douglas, World Fund cible des startups dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, des transports, de l’alimentation, de l’agriculture ou encore de la biotechnologie. Dans son portefeuille, on retrouve des jeunes pousses comme IQM, Space Forge et Planet A Foods.
Dans l’Hexagone, ce sont surtout l’expertise deeptech et les solutions climatiques pilotées par l’IA qui attirent World Fund. De plus, des initiatives comme le plan France 2030 et le fort bassin de talents dans l’IA et les laboratoires sont autant d’éléments qui incitent le fonds à étoffer son deal-flow et à multiplier les partenariats en France. A l’heure actuelle, des startups tricolores, comme Dioxycle (technologie d’électrolyseurs), Ncodin (technologie d’interposeurs optiques), Spark Cleantech (technologie plasma froid) et Mantle8 (exploration d’hydrogène naturel), aiguisent l’intérêt de World Fund.
Survivre dans la «vallée de la mort» de la série B dans l’Hexagone
Au-delà du contexte, plusieurs constats engendrés par des analyses du fonds poussent ce dernier à monter en puissance dans l’Hexagone. World Fund relève ainsi que la France crée des licornes plus rapidement que la plupart des écosystèmes européens, avec un rythme 9,2 fois supérieur à celui de 2016. De plus, la valeur totale des entreprises françaises de la Climate Tech fondées depuis 2016 atteint 80 milliards d’euros et le financement greentech dans le pays a connu une croissance annuelle moyenne de 41% depuis 2016.
Si World Fund veut accélérer en France, c’est aussi parce que l’écart de financement entre l’Europe et les États-Unis s’est creusé à 135 % pour les startups cherchant à boucler des levées de plus de 100 millions d’euros en 2024. Par conséquent, le fonds d’investissement veut aider les startups européennes les plus prometteuses à surmonter la «vallée de la mort» du financement en série B. Point positif dans ce sens, les levées de fonds en série B dans la Climate Tech française ont dépassé la moyenne américaine, atteignant 60 millions de dollars. Et comme des centaines de startups early-stage tricolores du secteur se dirigent vers la série B, World Fund entend bien se positionner à leurs côtés.