La situation est encourageante, tout l’écosystème d'accompagnement se bouscule pour apporter les meilleurs services aux startups en pleine croissance. Pourtant bien souvent, il s'agit aussi (avant tout ?) d'un business rentable pour les acteurs privés et les acteurs publics du développement économique...[hr]

Les dispositifs de d'accompagnement ou de financement n'ont jamais été aussi nombreux. Les incubateurs et les accélérateurs fleurissent à Paris et dans la France entière. Business Angel France avait réalisé à ce titre une comparaison de quelques uns d'entre eux (lire l'article), éclairante en un sens sur la façon dont l'accompagnement est réalisé. Le phénomène n'est pas isolé aux seules institutions financières et publiques, en témoigne l'ouverture récente de l'accélérateur de Microsoft, baptisé Spark, qui démontre l'intérêt de nombreux grands comptes à ce modèle de co-innovation (même si Microsoft est un acteur de longue date dans le milieu). Des grands noms de l'industrie francophone, on peut citer Orange, la SNCF ou encore EDF dont les intérêts croisés sur ces thématiques sont très marqués.

Un phénomène national

Les événements sont également plus nombreux que jamais hors Paris, ce qui est presque une révolution en France. Les apéros entrepreneurs et les Startups Weekends se délocalisent en province où ils rencontrent un franc succès. LeCamping s'est installé à Toulouse, Le Dojoboost a ouvert des bureaux à Calais, Lyon veut aussi devenir une place privilégiée et l'écosystème nantais a prouvé pour la cinquième fois consécutive avec le Web2day qu'il existait une vraie dynamique dans l'ouest. Les acteurs locaux sont plus motivés que jamais et certaines personnes pourraient vous dire que c'est devenu un vrai phénomène depuis 3 ans.

Facile d'accompagner, facile d'innover ?

Arrivera-t-il un jour où les startups préféreront ne pas se faire incuber? Le constat ne semble pas aller en ce sens: l'accompagnement et l'accélération sera toujours une étape recommandée voire un passage obligé. Pourtant ces structures assez conformistes ne mettent-elles pas la bride à l'innovation et la créativité en produisant l'effet inverse de ce qu'elles cherchent à faire: limiter au lieu de stimuler un potentiel ?

Si les accélérateurs prennent des participations en échange de fonds, d'expertises (hélas pas toujours avérées) et de mentoring, les sorties peuvent prendre plus de temps que prévu. Le dirigeant, ainsi pieds et mains liées, autrement dit dilué manu militari peut il vraiment dans ce cas poursuivre sa vision, son projet voire son internationalisation ? Si 2012 était une mauvaise année pour les investisseurs et les startups - on se souvient assez bien du climat politique morose de l'automne - peut être peut-on mettre en cause l'investissement à la française qui consiste parfois à attendre un cash return beaucoup trop exigeant par rapport au marché et à la société...

Le climat évolue, les mentalités aussi

Pas de météo dans ce billet, (d'autres médias s'en chargent allègrement depuis quelques semaines nldr) mais un vrai souffle de renouveau semble planer sur l'univers de la création d'entreprise en France. Comme en toute période de crise, les entrepreneurs sont sollicités et encouragés. Les assises de l'entrepreneuriat ont fédéré de nombreux acteurs et même si les axes de travail n'ont pas toujours été suivis par le gouvernement, le sujet semble avoir suscité l'intérêt des français et fait évoluer les mentalités. Ce qui était un des points clefs de Fleur Pellerin et de Philippe Hayat.

L'année 2013 sera t-elle propice à un renouveau de la création d'entreprise ? Osons le mot, est-il possible d' "humaniser" les relations d'accompagnement et de financement ?