Les relations presse sont sans conteste l'un des outils les plus efficaces - et aussi l'un des moins onéreux - de la communication mais restent paradoxalement l'un des moins bien exploités par les startups. Anne de Forsan apporte ses lumières et ses conseils sur les stratégies à mettre en place. Après avoir longuement travaillé pour différentes startups (Nuxeo, Sinequa) autant que pour des grands groupes (elle a notamment été directrice associée de Plaut Consulting), elle est maintenant à la tête de son agence de relations presse : Stories Out. Découvrez la première partie ici :

#1 On va commencer par te demander de te présenter…

Bonjour, je m’appelle Anne de Forsan, fondatrice de StoriesOut, agence de Relations Presse et Communication pour entreprises innovantes que j’ai créée en mars 2010. StoriesOut intervient auprès de nombreuses startups technologiques et éditeurs open source. Nous leur proposons une gamme de services qui va de la gestion de leurs Relations Presse, à celle de leurs communautés online en pilotant notamment leurs comptes Twitter, Facebook ou encore Google+, en passant par la mise en place et le suivi de leur plan annuel de marketing-communication.

#2 Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ce que c’est, finalement, que les relations presse, puisqu'il y a régulièrement une confusion entre les relations presse et les autres postes de communication?

De tout l’arsenal des outils de communication, les relations presse sont probablement l’outil le plus efficace pour gagner en visibilité, ainsi que l’outil le moins cher. Avec l’installation des réseaux sociaux dans nos vies professionnelles comme privées, les relations presse disposent d’un nouveau mode de diffusion et de rediffusion des annonces et retombées presse qui en font, en outre, le moyen le plus rapide pour développer la notoriété d’une société ou d’une marque.

Concrètement, les relations presse permettent à une entreprise d’informer ses clients potentiels d’une nouveauté susceptible de les intéresser, par le biais d’un article, d’une brève, d’une interview, d’un reportage etc.

C’est donc un jeu à « deux bandes » qui consiste à identifier les médias régulièrement consultés par ses clients potentiels et ainsi que les journalistes, au sein de ces médias, qui traitent de son domaine d’activité.

C’est, en outre, un jeu qui demande de la régularité : sauf cas exceptionnel, une seule annonce ne suffit pas à atteindre son objectif. Il faut donc, quand on décide de démarrer des relations presse bien réfléchir au calendrier d’annonces que l’on peut suivre.

Enfin, c’est un jeu qui nécessite qu’on y consacre du temps : suivre les annonces de ses concurrents, suivre les articles rédigés par les journalistes auxquels on s’adresse, suivre l’actualité de son marché pour pouvoir y répondre, contacter régulièrement les journalistes, etc.

#3 Le but est évidemment ici d’aider les entrepreneurs dans un des domaines ou ils ont le plus de lacunes : comment expliquerais-tu ce manque ?

C’est effectivement un constat que j’ai fait en créant StoriesOut : la plupart des startups sont assez bien entourées ou dotées de ressources sur l’ensemble des domaines qui touchent à leur création, leur gestion et à leur développement technologique et commercial, et assez démunies sur le plan plus large de la communication.

C’est d’autant plus frustrant pour les entrepreneurs, qu’ils sentent bien que les RP sont un outil extrêmement efficace et rapide pour être connu.

A mon avis c’est essentiellement dû à un cloisonnement trop systématique de la formation : pour grossir un peu le trait, la plupart des entrepreneurs que j’ai rencontrés ont soit un profil d’ingénieur, soit un profil commercial. La plupart des filières qu’ils ont suivis n’intègrent pas de cursus orientés communication. On y trouve de la compatibilité, de la fiscalité, du management et du marketing, mais pas de communication, souvent assimilée à des métiers « créatifs » comme le graphisme / webdesign, la publicité etc.

La bonne nouvelle c’est que les structures d’accompagnement de startups – je pense essentiellement aux incubateurs, tels notamment ParisTech Entrepreneur, l’incubateur HEC ou encore le programme BizSpark de Microsoft – intègrent de plus en plus fréquemment des interventions sur les domaines de la communication dans les cursus qu’ils proposent aux équipes qu’elles hébergent.

#4 J’imagine que l’idée n’est pas forcément de faire à tout prix le buzz et que les entreprises doivent au contraire réfléchir à une stratégie média définie, même si c’est compliqué d’en réaliser une alors que le projet est toujours ad hoc, mais quelles questions doivent-ils se poser pour en créer une ?

Oui c’est un point très juste. Le buzz n’est pas synonyme de visibilité à long terme. Pour moi, l’objet des relations presse est d’installer la notoriété d’une entreprise dans le temps. Une notion quasiment à l’opposé du buzz…

On est plus dans la course de fond que dans le sprint, avec les relations presse. Tout est donc, à l’instar du marathon, dans le dosage de ses ressources et leur utilisation dans le temps.

Une fois ses objectifs définis, le champ sémantique de son marché identifié, son calendrier d’annonces établi, il faut trouver la ressource que l’on va attribuer à la campagne de relations presse. Que l’on prenne une agence ou pas d’ailleurs : la meilleure agence de RP du monde ne pourra rien faire si elle n’a pas d’interlocuteur disponible au sein de l’entreprise !

#5 Les erreurs à surtout éviter ?

Je reprendrais l’analogie de la course d’endurance : ne pensez- pas qu’une seule annonce ou une seule interview soit suffisante pour atteindre la notoriété et le succès que vous escomptez.

Consacrez-y du temps et de l’énergie, de façon régulière et, si vous souhaitez travailler avec une agence de RP, ne la choisissez pas uniquement à sa notoriété, mais plutôt à ses résultats et n’hésitez pas à prendre contact avec ses clients.