Marie a 25 ans et a déjà fait un tour du monde. Faute de trouver un projet professionnel précis en sortie d’école de commerce, elle crée sa propre société. Rencontre surprenante avec cette très dynamique et enthousiaste jeune fille. Attention, par mégarde, elle peut vous donner le goût d’entreprendre… 

#1 Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Originaire de Haute-Loire, j’ai un parcours assez classique : bac scientifique, classe prépa puis Grenoble École de Management (GEM). N’ayant jamais su ce que je voulais faire, j’ai toujours choisi la voie la plus généraliste. J’aime dire que j’ai fait la plus petite (dernière) prépa de France, juste parce que j’y aimais l’état d’esprit. Cela m’a plutôt bien réussi !

Pendant mes études, j’ai toujours voulu participer à des projets, construire quelque chose de nouveau (ndlr : présidente du BDA de GEM), mais je n’arrivais pas à affiner mon projet professionnel. J’étais très curieuse et aimais toucher à tout afin de comprendre les choses dans leur ensemble. J’ai donc toujours eu beaucoup de mal à me spécialiser... C’est pour cette raison que j’ai conclu mes études par le programme le moins spécialisant mais basé sur l’expérience terrain : un MS Entrepreneur.

C’est grâce à ce master que j’ai pu m’organiser un tour du monde et créer ma première société.

#2 Comment as-tu fait pour faire le tour du monde ? Quel en est ton meilleur souvenir ?

Mon meilleur souvenir en fait, c’est tout le voyage ! Mais je dirais principalement que les meilleurs souvenirs sont les rencontres que j’ai faites. Je sortais de certains rendez-vous avec un tel dynamisme, une telle admiration, un tel respect pour l’histoire que je venais d’entendre, pour la personne que je venais de rencontrer… Je me disais dans ces moments-là que j’avais une dose d’optimisme pour au moins 5 ans !!

Le tour du monde est un truc dont j’avais toujours rêvé (mais finalement comme beaucoup de gens), mais que je n’avais jamais cru possible. Au cours de ma dernière année à GEM, nous devions nous positionner sur une mission sur l’année. C’est par hasard qu’une amie m’a dit de m’inscrire avec elle sur un projet international. Finalement, nous avons passé l’année à construire un projet très complexe et politique qui nous a valu pas mal d’efforts, de déceptions et de nuits blanches. Quand nous avons enfin trouvé des solutions pérennes, c’était la fin de l’année, et l’heure de trouver un « vrai boulot ». Mais comme je ne savais toujours pas ce que je voulais faire de ma vie professionnelle et que je croyais réellement à ce projet, j’ai décidé d’aller au bout. Je voulais terminer ce que j’avais commencé et voir si ce qu’on avait imaginé pouvait fonctionner. Je n’avais de toute façon rien à perdre…

C’est donc à ce moment que je me suis décidée à partir, c’était la seule façon pour le projet de voir le jour. Après quelques mois de test, tout a si bien marché que j’ai décidé d’aller au bout de mon rêve et de faire le tour du monde, parce que c’était cohérent avec mon projet.

Le plus marrant dans l’histoire, c’est que je n’ai pas vraiment choisi de travailler sur ce projet, que je comptais tester une idée et pas faire un tour du monde. Je l’avais gardé dans un coin de ma tête, au cas où… Et au final, tout s’est fait. Il a fallu travailler dur, bien sûr !

D’une certaine façon, j’ai  également pris conscience que ce que je faisais répondait complètement à toutes mes interrogations sur mon avenir professionnel… Et pour dire, aujourd’hui, je suis en train d'en créer une véritable activité professionnelle.

#3 Quel était donc ce projet ?

Le projet initial était de rencontrer des TPE et PME françaises à l’étranger pour leur proposer des missions avec des étudiants de mon école. L’objectif était double : aider les entrepreneurs en leur proposant des ressources adaptées à leurs problématiques de développement, et pour les étudiants une super occasion de vivre une expérience entrepreneuriale à l’étranger. J’avais également un rôle avec l’association des diplômés de GEM.

En chiffres, voilà ce que j’ai fait : 11 mois, 15 pays, 33 villes. Dans l’ordre :

 

San Francisco, Los Angeles, Silicon Valley, Boston, New York, Miami, Montréal, Québec, Ottawa, Casablanca, Barcelone, Hanoi, Ho Chi Minh, Dhaka, Pékin, Séoul, Shanghai, Nanjing, Shenzhen, Yiwu, Hong Kong, Singapour, Bangalore, Pondichéry, Buenos Aires, Mendoza, Santiago, San Pedro de Atacama, Bogota, Medellin, Sao Paulo, Rio de Janeiro, Lima.

 

J’ai rencontré plus de 200 entrepreneurs, plus de 150 responsables d’organismes, j’ai réalisé une 50aine de portraits d’entrepreneurs sur mon blog. J’ai fourni pas mal d’offres de stages et VIE à mes partenaires, 4 missions pilotes pour mon école et j’ai en plus trouvé 4 emplois pour de jeunes diplômés.

#5 Quelle est donc la société que tu as créée suite à ce tour du monde ?

Je suis en train de créer ma société (je ne suis rentrée que depuis un mois). Il faut dire que de rencontrer des entrepreneurs à longueur de journée m’a donné des idées ! Et puis, j’ai aimé ce que j’ai fait, j’y ai trouvé du sens, et je souhaite continuer à le faire.

Il s’agit d’une structure de « sensibilisation à l’entrepreneuriat » qui facilite l’accès aux PME Françaises à l’étranger pour les étudiants intéressés par la création d’entreprise. L’idée est de faire vivre aux « apprentis entrepreneurs » une véritable aventure entrepreneuriale à l’étranger sans en assumer les risques (sous forme de stage, VIE, missions « bras droit » par exemple).

Pour les PME, je m’engage à trouver des collaborateurs adaptés à leurs besoins, des entrepreneurs en herbe prêts à en découdre, tout en leur facilitant les démarches de recrutement complexes à gérer depuis l’étranger.

Grâce au réseau désormais constitué, je suis à même de proposer des missions très diverses et aux quatre coins du globe directement aux étudiants ou aux institutions. L’idée est de former les entrepreneurs de demain à travers l’action terrain et à l’étranger. Quoi de plus normal dans ce monde de plus en plus globalisé ?

#6 Un conseil pour les nouveaux aventurier(e)s entrepreneurs ?

Le seul que tous les entrepreneurs m’ont donné, tous sans exception : FONCEZ !!! Je peux en témoigner, n’écoutez pas les gens qui vous diront que ça ne marchera jamais, si vous vous y croyez, foncez !!  C’est tout.

Ah si un autre conseil intéressant : n’écoutez jamais les conseils !

#8 A surtout éviter ?

Petite citation : « ne demandez pas votre chemin à quelqu’un qui sait, vous risquerez de ne pas vous égarer ».

#9 Le mot de la fin ?

Tout le monde a sa chance, tout le monde peut faire quelque chose. Réfléchissez à ce que vous aimez vraiment, à toutes les ressources que vous avez autour de vous et dont vous ne vous rendez pas toujours compte, et regardez ce que vous pouvez faire avec ça !

On fait souvent une montagne pour dire qu’on n’a pas d’idée ou qu’elle n’est pas terrible… Je n'avais moi même aucune idée... Mais je crois maintenant qu'il n’existe pas d’idée révolutionnaire. Les idées viennent en avançant, pas en attendant, donc créez vous des opportunités, rencontrez des gens, participez à des projets, et un jour, comme tout le monde, vous remarquerez quelque chose qui manque, un projet dans lequel vous croyez très fort, et vous franchirez le pas, tout naturellement… N’ayez pas peur d’entreprendre, c’est une formidable aventure, et tous les entrepreneurs rencontrés m’ont confirmé que ce n’est pas le résultat qui compte, c’est la démarche pour y arriver, et c’est justement dans cette démarche que vous vivrez une expérience professionnelle exceptionnelle.

Retrouvez les portraits d'entrepreneurs sur: www.entrep-worldtour.com