Pour la deuxième année, Deloitte publie, en collaboration avec l’AFIC (Association Française des Investisseurs pour la Croissance), les résultats de l’étude Deloitte-Club AFIC avec Elles sur la mixité dans les métiers du capital-investissement.

Conduite auprès des investisseurs en capital membres de l’AFIC, l’étude « La place des femmes dans le Capital Investissement », menée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte, Club AFIC avec Elles, dresse un panorama de la mixité au sein de la profession en France. Cette étude permet de suivre dans la durée les indicateurs pour quantifier, analyser, comparer et suivre les trajectoires professionnelles des femmes au cœur de l’industrie du Capital Investissement.

Dans ce cadre, le Club AFIC avec Elles, présidé par Sophie Paturle, Administrateur de l’AFIC, entend jouer un rôle actif pour identifier les freins actuels à la mixité, et être force de propositions pour faire évoluer les pratiques et faciliter l’accès des femmes aux postes à responsabilité.

En résumé

  • Progression de 2 points de la mixité globale dans les sociétés de capital-investissement en 2011 mais quasi-stagnation dans les équipes d’investissement
  • La dynamique de recrutement des femmes tous grades confondus s’est améliorée : 19% en 2011 contre 15% en 2010, mais au global, les recrutements externes et promotions ne permettent pas encore de rééquilibrer la répartition Hommes/Femmes
  • 3/4 des sociétés de gestion affirment toujours ne pas engager d’actions spécifiques pour la mise en application de la loi sur les Conseils d’administration

La mixité globale a progressé en 2011, mais a reculé au niveau des équipes opérationnelles

En 2011, la part des femmes dans les sociétés de gestion a progressé de deux points, à près de 40%, toutes tranches d’âges et toutes fonctions confondues. La répartition des femmes demeure hétérogène selon le niveau hiérarchique. Au sein des équipes d’investissement, la part des femmes a montré une légère détérioration (-1pt par rapport à 2010, à 16,5% de femmes hors stagiaires), notamment aux grades d’Analyste et de Partner. Les fonctions support restent toujours beaucoup plus féminisées que les équipes d’investissement, à environ 70%.

En revanche, la part des femmes dans les effectifs de stagiaires a progressé et atteint désormais un tiers.

Les promotions ne permettent toujours pas de renforcer la mixité

L’absence de promotions internes continue de contribuer à l’accroissement du déficit de femmes au sein des équipes d’investissement. Rapportées aux effectifs du grade inférieur de l’année dernière, les promotions en 2011 au sein de la population féminine sont sensiblement inférieures à celles des hommes à tous les niveaux hiérarchiques, à l’exception du grade de Membre du Directoire/Comité Exécutif. Ainsi, quand 13% des femmes Analystes en 2010 ont été promues Directrices de Participation en 2011, le chiffre est de 19% pour les hommes. De même seulement 3% des femmes Directrices de Participation de 2010 sont passées Partners en 2011, contre 9% pour les hommes.

En revanche, le processus de promotion demeure plus favorable aux femmes au niveau de Membre du Directoire/Comité Exécutif (18% pour les femmes contre 3% pour les hommes).

La dynamique de recrutement des femmes s’est améliorée mais au global, les recrutements externes ne permettent pas de rééquilibrer la répartition Hommes/Femmes

Comme en 2010, les recrutements externes ne permettent pas le rééquilibrage Hommes/Femmes au sein des équipes d’investissement. Néanmoins, rapportée aux effectifs de 2011, tous grades confondus hors stagiaires, la dynamique de recrutement des femmes s’est améliorée pour les femmes (19% des effectifs sont des recrutements effectués pendant l’année 2011 contre 15% en 2010). Mais cette progression ne permet pas de corriger le déséquilibre Hommes/Femmes puisque la dynamique s’est accentuée plus fortement pour les hommes.

Concernant les femmes, les deux niveaux hiérarchiques ayant montré une nette amélioration sont les grades de Partner (+4pts à 11%) et d’Analyste (+11pts à 38%).

Un turnover comparable au sein des deux populations

Rapporté aux effectifs de l’année 2010, le turnover en 2011 au sein des équipes d’investissement est sensiblement comparable entre les femmes et les hommes, et se situe entre 9% et 13% selon les niveaux hiérarchiques.

Peu d’actions spécifiques mises en œuvre mais une amélioration de la prise de conscience de la loi sur les Conseils d’administration

En 2011, la situation concernant les objectifs de mixité reste inchangée. Si 46% des répondants indiquent avoir un objectif de mixité, plus de 85% n’engagent pas d’actions spécifiques pour les femmes. Pourtant, la mixité au sein des équipes de gestion est très largement perçue comme un facteur impactant positivement l’excellence opérationnelle ainsi qu’une meilleure gestion des crises et des conflits.

En dépit d’une amélioration de la prise de conscience de la loi sur la mixité dans les Conseils d’administration, près de trois quarts des sociétés de gestion interrogées n’ont toujours pas d’objectif de mixité dans les Conseils d’administration de leurs participations.