La France et l'Europe gagneraient à s'inspirer des Etats-Unis nettement plus favorable à l’entrepreneuriat féminin et où les femmes représentent 38 % des créateurs d’entreprise. 

Il est urgent de créer un environnement favorable l’entrepreneuriat féminin.

L’entrepreneuriat féminin, représente un enjeu pour la société et l’économie française. Alors que la crise frappe de plein fouet notre économie, il existe un potentiel de développement pour notre pays au travers de la création et de la reprise d’entreprises par les femmes, qui ne représentent que 30 % des créateurs et repreneurs (38% en comptant les auto-entrepreneurs).

Une situation similaire au niveau européen où les femmes représentent environ 30 % des créateurs d’entreprise en Allemagne, au Royaume Uni, en Belgique, et 32 % en Suède, à l’exception de l’Italie qui est à 25,8 % de création d’entreprise par les femmes.

Cette situation est encore plus flagrante quant il s’agit de création d’entreprises innovantes. Selon l'étude « 10 ans de création d’entreprises innovantes en France » menée par OSEO fin 2011, seulement 1 entreprise sur 10 entreprises innovantes nouvellement créées est dirigée par une femme. Une sous-représentation des femmes dans le secteur de la création d’entreprises innovantes inquiétante.

En France seulement 7 % des business angels sont des femmes. 

Alors que les femmes qui entreprennent sont plus diplômées que leurs homologues masculins (46 % d’entre elles sont diplômées de l’enseignement supérieur, contre seulement 34% des hommes), la faiblesse de ces chiffres réside en partie dans un écosystème entrepreneurial, insuffisamment investi par les femmes.

Cette « sous-représentation » de l’entrepreneuriat  féminin, ce déficit de « modèles » de femmes entrepreneurs impactent de manière négative l’envie d’entreprendre et ce, notamment, chez les jeunes femmes. Les interventions en capital par exemple - en terme d'investissement dédiées aux entreprises dirigées par des femmes - ne représentent que 5 % des investissements du private equity sur la période 2006-2011 (Source Women Equity for Growth). Les femmes sont également insuffisamment présentes dans les réseaux d’entrepreneurs, de mentorat, dans les sociétés de capital investissement, les  business angels, afin d’apporter leurs expertises, partager leurs  expériences, développer de nouvelles coopérations et faire grandir leur entreprise.

Un nouveau plan d'action pour encourager l'entrepreneuriat féminin

A l'occasion de la présentation de sa feuille de route pour l'égalité hommes-femmes, le ministère du redressement productif vient d'annoncer trois mesures pour encourager et créer un environnement propice à la création et à l'expansion des entreprises féminines :

Action 1. Améliorer la mise en synergie des réseaux des femmes créatrices d’entreprises  

Pour simplifier l’accès à l’information, le ministère du redressement productif favorisera la mise en synergie des réseaux associatifs de femmes créatrices d’entreprises, ce qui permettra d’améliorer les échanges de pratiques et évitera la trop grande dispersion actuelle des informations. Pour ce faire, il sera procédé à la création d'un comité de l'entrepreneuriat féminin placé auprès du conseil d'administration de l'APCE où l'on retrouve à sa tête une des figures de proue de ce mouvement.

Action 2. Sensibiliser les jeunes femmes à l’entrepreneuriat

Dans le cadre d’un appel à projets destiné à promouvoir entrepreneuriat auprès des jeunes, un volet important sera consacré à la sensibilisation des jeunes filles à la création d’entreprise. Cette action sera conduite via les 23 pôles entrepreneuriat.

Action 3. Mobiliser les réseaux d’accompagnement à la création d’entreprises innovantes

Dans le but de renforcer le vivier des femmes créatrices d’entreprises, le ministère du redressement productif demandera aux réseaux associatifs (Réseau entreprendre, Fédération Pionnières, France Angels, Initiative France, le réseau des Boutiques de gestion, l’Association française des instituts du mentorat entrepreneurial) de se mobiliser plus particulièrement sur l’accompagnement des femmes et de mettre l’accent sur celles créant des entreprises innovantes qu’elles soient technologiques ou de services.