Selon le dernier baromètre édité par Ernst & Young sur l'entrepreneuriat dans les pays du G20, l'entrepreneuriat a clairement été identifié par les différents gouvernements comme un des moteurs clef pour relancer la croissance. Ce besoin reste néanmoins contrebalancé par une difficulté globale d'accès au financement.[hr]

Le deuxième baromètre réalisé par le cabinet d'audit et de conseil met en avant le besoin d'une collaboration plus étroite des gouvernements, grandes entreprises et entrepreneurs autour de la relance de l'entrepreneuriat dans leurs pays. Une relance devenue indispensable devant le constat fait par tous que l'entrepreneuriat sera le moteur de leur économies.

Le financement pose problème...

Constat étayé par des chiffres puisque ce sont près de 67% des emplois créés en 2012 dans les pays de l'Union Européenne qui l'ont été par des entrepreneurs. Pourtant, cette montée de l'entrepreneuriat reste majoritairement contrainte par le manque de financement ressenti par les créateurs d'entreprises des pays du G20. Sur l'ensemble des pays ce sont ainsi près de 7 entrepreneurs sur 10 qui affirment qu'il est difficile d'obtenir un financement, la France n'arrivant d'ailleurs que 16ème dans l'accès au financement.

"En France, ce sont 75% des entrepreneurs qui estiment que l’accès aux prêts bancaires s’est détérioré ces trois dernières années. C’est en cela que des financements alternatifs peuvent trouver leur place" précise Franck Sebag, associé EY en charge des IPO & VC pour la France, le Maghreb et le Luxembourg

Des signaux encourageants pour l'entrepreneuriat

Ce deuxième baromètre énonce également quelques nouvelles solutions qui pourraient résoudre ce problème comme les récentes demandes de modification des conditions d'obtention des prêts bancaires, du développement du crowdfunding, de la micro-finance ou du corporate venture, toutes encore naissantes en France. Ces pistes s'accompagnent toutefois une prise de conscience qui serait en train de voir le jour en France comme le pointe l'étude qui fait état d'une progression de la culture entrepreneuriale au sein de la population.

Depuis trois ans, le baromètre montre également qu'une simplification dans les créations d'entreprises est en marche. Une création d'entreprise qui ne serait également pas plus difficile en France qu'ailleurs puisque le processus y serait plus simple et plus économique que dans tous les autres pays du G20. Le coût pour cette création tournerait en France autour de 0,9% du revenu moyen par habitant contre 9% en moyenne dans les pays du G20 (même si des mouvements comme les Autruches appellent toujours à une simplification plus poussée des démarches administratives post création).

Barometre Ernst & Young

Une facilité qui est rapidement contrebalancé par de nombreux freins en France comme la fiscalité directe et indirecte (la fiscalité sur le travail est par exemple deux fois supérieure à celle de la moyenne des pays du G20), les réglementations qui entourent la vie de l'entreprise ou les freins culturels des français (comme la peur de l'échec). Des comportements qui devraient également être amenés à évoluer avec les nombreuses conférences qui voient le jour sur l'échec entrepreneurial autant que sur les lois sur la faillite qui devraient être rapidement repensées.

Un appel au rassemblement

"Activer la "règle de trois" (ndlr : coordination des grandes entreprises, gouvernements et entrepreneurs) afin de favoriser le dialogue entre les entrepreneurs, les gouvernements et les grands groupes pour redynamiser la croissance au sein des pays du G20", c'est en substance le constat du baromètre qui appelle à une union sacrée autour de l'entrepreneuriat. Une dynamique entrepreneuriale soutenue par les grandes entreprises et un écosystème développée et appuyé par le gouvernement qui est loin d'être effective puisque 51% des entrepreneurs français estiment que leur écosystème pourrait être amélioré.

"Il faut accorder aux entrepreneurs une voix au chapitre des réformes, il faut que les entrepreneurs puissent participer à la définition de nouvelles réglementations" soutient Franck Sebag

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