Aerys, une startup parisienne qui développe et commercialise une technologie qui permet de créer des applications 3D pour les PCs, les mobiles et le web, a été co-fondée par 3 associés : Jean-Marc Le Roux, Président (qui répond à nos questions) et diplômé de l'EPITA, Warren Seine, Directeur Technique et lui aussi diplômé de l'EPITA ainsi que François Rouge, Directeur Financier diplômé de l'ESC Reims.[hr]

Cette création d'entreprise s'est faite suite à la fin de leurs études, sans la moindre expérience professionnelle, excepté les stages effectués lors de leurs études. Actuellement, la société n'est pas à la recherche de fonds, mais serait ouverte à une opportunité financière pour monter une filiale à l'étranger. A ce sujet, Aerys est actuellement accompagné, par les équipes de l'Institut Mines Télécom en Russie. Elle a par ailleurs bénéficié d'un prêt d'honneur en 2011 par Scientipôle Initiative.

Quel est votre constat de départ?

Nous avons commencé à travailler sur les technologies que nous commercialisons aujourd'hui lorsque nous étions étudiants. Nous voulions créer un jeu web multijoueurs et en 3D. C'était il y a 8 ans.

Nous avons vite constaté qu'il n'existait aucune technologie satisfaisante en terme d'accessibilité, de fonctionnalités et de performances. Tant pour la partie 3D que pour la partie réseau. Depuis 8 ans nous développons donc Minko, technologie 3D, et Orbit, technologie réseau.

Quelle est votre solution?

Minko est une technologie qui permet de créer des applications 3D pour les PCs, les mobiles et le web. Elle apporte trois innovations majeures :

  • le "big data 3D" : nos algorithmes de compression/streaming 3D permettent d'exploiter de vastes bases de données de modèles 3D haute définition avec des performances records, notamment sur le web et le mobile
  • l'ubiquïté, puisqu'une application développée avec Minko peut-être déployée sur tous les écrans
  • l'ouverture, car Minko repose sur un kit de développement que nous proposons en open source

Concernant Orbit, la technologie se différencie par :

  • une approche temps réel : nous faisons communiquer les objets à l'échelle de la millisecondes
  • une approche universelle : les développeurs peuvent utiliser nos outils sur toutes les plateformes logicielles/matérielles ou presque, d'un robot à un serveur dans le cloud en passant par les smartphones et les TVs

Quel est votre business model?

Nous avons une double casquette : nous sommes éditeurs de logiciels car nous commercialisons des licences pour Minko et Orbit; et nous sommes également prestataires de services car nous mettons ces technologies et notre expertise au service de clients grands comptes.

Minko est l'offre la plus mature commercialement, elle se décline en 3 version:

  • Minko "Entreprise" permet de distribuer, échanger et synchroniser des fichiers 3D sur le cloud pour ensuite les visualiser sur PC, mobile et le web; c'est une offre qui permet à tous les employés d'une société d'utiliser la 3D en entreprise;
  • Minko "Studio" permet aux designers et au développeurs de collaborer pour transformer du contenu 3D en applications;
  • Minko "Community" est notre kit de développement proposé en open source

Nous réaliserons en 2013 environs 700 000 euros de chiffre d'affaire, dont 10% en vente de licences/support technique. Nous

Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper?

Lors d'une réunion commerciale, un prospect nous a partagé son affection et son admiration pour une application qu'il s'est empressé de nous montrer. Cette application, c'est nous qui l'avions réalisé et il ne le savait pas !

Cela montre aussi les danger de la marque blanche, qui est un mal nécessaire mais qu'il faut savoir doser.

Quelle a été votre plus grosse galère?

Le manque de soutiens de notre entourage et du "système français" en général. Personne ou presque autour de nous ne croyait en notre projet. Nous avons subi la prophétie souvent auto-réalisatrice selon laquelle créer une société lorsqu'on est jeune et que l'on a pas d'argent est impossible, notamment en temps de crise.

Il faut savoir que nous n'avons aucun investisseurs et que nous avions un capital de départ de 1500 euros, soit à peine de quoi créer la société... Nous y tenons beaucoup car notre indépendance financière est aussi un gage de qualité pour nos clients : ils savent que nous sommes là pour répondre à leurs besoins et pour innover.

Une actualité particulière à mettre en avant?

Oui ! Nous n'avons pas levé de fonds et nous n'en lèverons pas avant plusieurs années, sauf éventuellement pour notre projet de filiale. Je pense que nous défions le schéma classique de la startup et qu'après 3 ans et bientôt 1 million d'euros de chiffre d'affaire, nous avons démontré qu'il était encore possible de créer en France et que l'argent n'est pas le point essentiel.

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