Maddyness vous propose en partenariat avec We are the 97% des interviews des entrepreneurs qui font la France. Pour nouveau rendez-vous, Charlotte Norlund-Matthiessen, co-fondatrice de Clicknsign, revient sur son parcours et son aventure entrepreneuriale, qui vise à devenir la première plate-forme de démocratie participative.[hr]
Qui êtes-vous et que faites-vous ?
Je suis danoise, mais j'ai grandi à Bruxelles pour ensuite aller faire mes études de sciences politiques et affaires européennes entre Dijon, Paris et Varsovie. En réalité, je me sens beaucoup plus européenne, qu'autre chose et c'est avant tout ce sentiment là qui me donne confiance dans l'Europe.
Aujourd'hui je me suis lancée dans l'aventure entrepreneuriale pour l'Europe en créant, avec mes deux associés, CliknSign, la première plateforme de démocratie participative à travers toute l'Europe.
Vous, Votre projet, Vos autres activités intéressantes
J'ai toujours été à la fois intéressé par la politique, tout en étant désillusionnée par elle. Je ne me suis jamais sentie attachée à un parti politique unique et je trouve que le système linéaire de droite-gauche-(centre-extrême?) est dépassé à cause de la mondialisation des choses. Je vois plus la politique aujourd'hui comme des bulles de principes dominantes. Parallèlement, en raison de mon identité européenne, je n'ai plus de droit de vote à des élections nationales...
En 2012, l'UE met en place l'Initiative Citoyenne Européenne (ICE), qui donne le droit à tout citoyen européen de proposer une loi à la Commission Européenne, à condition d'obtenir un million de signatures en un an dans un minimum de 7 pays européens. Dur tâche pour le citoyen lambda sans réseau ou budget. L'ICE est une révolution démocratique, or peu connue et au final trop complexe.
Avec ClicknSign, on veut démocratiser, pour ainsi dire, ce droit en le rendant accessible à tous et en créant la plateforme qui réunit les citoyens européens autour d'idées de lois pour les signer et soutenir les campagnes par des dons.
Comment êtes-vous devenu(e) entrepreneur ?
Par un joli hasard de la vie. Ayant fais déjà des stages au sein de la Commission Européenne et du Parlement Européen, je m'appretais d'y faire carrière après mon année au Collège d'Europe... Mais au fond de moi j'avais peur que les institutions n'allaient pas me satisfaire en matière de créativité et de marge de manœuvre. C'est en discutant avec mon ami et futur associé François, que l'idée est venue et que sans trop y réfléchir, je me suis décidée de travailler pour l'Europe, mais autrement; en tant qu'entrepreneur, pour la changer.
Quel a été l’élément déclencheur ?
Ça a clairement été l'accumulation d'événements successifs et de déceptions vis-à-vis du fonctionnement institutionnel de l'Union Européenne qui m'a entraîné dans l'aventure entrepreneuriale Et puis j'aime prendre des risques!
Quelle est votre ambition d’entrepreneur ?
Rapprocher les citoyens de l'Europe et créer plus de liens entre les européens.
Qu'est-ce que vos clients pensent de vous ?
Que j'ai l'énergie (et le brin de folie) nécessaire pour s'attaquer à la démocratie européenne.
Que faites vous le mieux ?
Rencontrer les bonnes personnes...
Quelle tâche vous agace le plus dans votre quotidien d’entrepreneur ?
Appeler ... mais je m'y habitue. Qui sait, un jour j'y prendrai peut-être même plaisir.
Quel est le meilleur conseil d’entrepreneur qu’on vous ait donné ?
Deux conseils me reviennent régulièrement à l'esprit:
- D'une part, oublier le multi-task et revenir sur l'efficacité d'une tâche à la fois.
- D'autre part, dans l'entrepreneuriat on ne stresse pas, on a de l'adrénaline.
A vous le mot de la fin !
Sur un autre ton, l'entrepreneuriat me donne aussi tant d'espoir pour l'Europe dans un contexte de crise. D'une part, cela va pouvoir relancer l'économie et créer de nouveaux emploi mais avant tout, en mettant l'entrepreneuriat sur le devant de la scène, on permet de donner de la confiance au jeunes et de leur permettre de renouer avec leurs vrais envies de métiers et créativité et mode de vie et de travail.