Lancé par deux organisateurs et un participant du AngelHack Paris Spring 2013 (respectivement Adrien Joly, Seb de Lavison et Thomas Guillory), fHACKtory est un hackathon qui revendique le "retour aux sources" et privilégie les prouesses techniques des hackers (au bullshit des marketers ?). Un événement dont Maddyness était partenaire aux côtés de Mailjet, Netissime,Startup42, La Cordée, Alloresto, GoSquared, Algolia, et Coca-cola.[hr]

Déterminé à remplacer les présentations PowerPoint par de véritables démos, et le jury par une équipe d’experts techniques qui reste au contact des équipes tout au long de l'événement, ce hackathon indépendant a pour motto: "100% hack / 0% bullshit". Un positionnement fort qui a été salué par le Blend Web Mix, une des plus importantes conférences web francophones à destination des "makers" du web, qui a notamment invité les gagnants de la première édition, à présenter leur hack -- TESS : un moteur de recherche qui retourne directement des objets au lieu de pages, en fonction de la nature de la requête -- sur la scène de la plénière en octobre dernier.

Deux nouvelles têtes se sont greffées sur cette édition Spring 2014, Alin Dicu et Bruno Didier, pour prêter main forte sur l’opérationnel. Résultat, ce n’est pas 32, mais 64 places qui se sont vendues comme des petits pains : la billetterie affichait "sold out" en seulement 8 jours ! Parmi les participants, de nombreux participants de l’édition précédente, une majorité d’étudiants des écoles d’informatique de la région lyonnaise, mais aussi des employés de startups et autres entreprises innovantes locales (AppGratis, Mapado, M6Web, VidCoin...).

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Petite nouveauté sympa de cette édition : avant de se jeter sur leurs claviers, un Quizz a été proposé aux participants, en guise d’échauffement, et pour tester leurs connaissances en culture du "hacking". Il était notamment question de trouver le nom de hackers plus ou moins célèbres, basé sur une suite d’indices, ou de reconnaître un langage de programmation à partir d’un bout de code projeté sur l’écran, etc... L’équipe gagnante a remporté un lot de Nerf Guns, un avantage bien évidemment substantiel dans leur compétition contre les autres équipes.

Après s’être saisi de parts de pizza et de boissons énergétiques, les 16 équipes se sont retrouvées pour commencer joyeusement à coder leur idée. Outre la volonté des participants de s’essayer à de nouveaux langages et technologies de développement (Node.js et Socket.io étaient particulièrement en vogue), cette édition a accueilli deux équipes qui ont décidé de bricoler des objets matériels (en plus de taper des lignes de code). C’est ainsi que l’espace de co-working La Cordée Liberté s’est transformé en usine à code, dans une ambiance rythmée par la rotation stridente des meuleuses et des moteurs de voitures télécommandées démontées pour l’occasion.

Fidèles à leur concept d’évaluation continue, fHACKtory a déployé cinq "advocates" pour suivre et aider les équipes à tirer parti de leurs forces et réaliser la meilleure implémentation de leur idée. Cette escouade d’experts techniques était composée de trois membres de la team fHACKtory (Alin Dicu, Bruno Didier et Adrien Joly), un expert chercheur-entrepreneur local (Benjamin Habegger), et un evangelist Mailjet (Shubham Sharma). Des experts qui ont privilégié l’amour du hacking et le plaisir d’aider des jeunes talents à créer des hacks ambitieux et innovants, au sommeil !fhaktory 2 fhaktory 3

Le lendemain, après 24 heures de code acharné par des participants errant nus-pieds et les paupières lourdes, chaque équipe a disposé d’un créneau de 3 minutes + 2 minutes de questions/réponses pour présenter le fruit de son dur labeur. Au total, une heure et trente minutes de demo rythmées et cadencés par Thomas, maître de cérémonie intraitable sur le temps alloué à chaque équipe... et ce, pour le plus grand confort d’une audience épuisée.

Après quelques minutes de délibération des advocates - afin d’harmoniser leurs notes - le classement a été dévoilé aux participants:

  1. Le hack gagnant, "BBQ", est un module de poterie 3D pour Blender, contrôlé à la voix et aux gestes grâce à un Leap Motion. L’audience a été bluffée par leur démo, à tel point qu’à lui seul, un applaudimètre les aurait sacré grands gagnants ! De plus, les advocates ont apprécié les nombreux challenges techniques soulevés par l’équipe pendant son développement.
  2. L’équipe de "VelleDrawBot" a remporté la seconde place grâce leur audace et leurs efforts pour développer une table traçante pour tableau Velleda, from scratch. Malgré leurs difficultés à faire fonctionner leur axe vertical, ils ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation (et d’une grande dose d’humour) en transformant leur création en imprimante de message en langage morse, et en donnant une démonstration sans couacs.
  3. En troisième position, le hack "RenderMen" a détourné la technologie WebGL pour permettre l’accélération de rendu d’images 3D en raytracing par mutualisation de clients web (Seb, le bullshiter/marketer de l’équipe en a perdu son latin !). Pas besoin d’installer de logiciel, il suffit à chaque personne souhaitant contribuer au rendu d’aller sur une page web; l’effet est immédiatement visible. Les advocates ont apprécié les perspectives que peuvent apporter une telle technologie à des créateurs indépendants d’images et de films d’animation en 3D.

Ont aussi été félicités les 4 hacks suivants du classement (dont 3 ex-aequo): ALF (jeu éducatif multi-joueurs contrôlable par smartphone), Save the Internet (jeu multi-joueurs haut en couleurs), Blurmbl (application mobile de déformation de visages) et Streamizz (plateforme mobile de streaming multi-source).

Comme d’habitude chez fHACKtory, les advocates ont suivi un barème de notation strict où les critères les plus importants sont:

  1. l’ambition: niveau de risque technique
  2. l’ingéniosité: capacité à résoudre des problèmes de manière constructive
  3. et l’efficacité: dynamique de travail en équipe

Épuisés mais heureux, pour citer leurs tweets, nos participants ont libéré les lieux aux alentours de 16h, dimanche, laissant derrière eux une soixantaine de cartons de pizza, un demi kilo de wasabi, plus d’une centaine de bouteilles et canettes, etc. rangés par des organisateurs bénévoles épuisés, mais agités par l’euphorie d’un évènement des plus réussis.

 

 

Crédits Photos: Camille Betinyani