Conscient que le bricoleur du 21ème siècle se tourne vers les imprimantes 3D, Leroy Merlin a décidé de prendre ce virage. Sur sa route, l’enseigne a croisé le chemin du FabShop. Son fondateur, Bertier Luyt, revient pour nous sur cette rencontre devenue collaboration.


Depuis sa création, Leroy Merlin a vocation à équiper et conseiller les bricoleurs en tous genres. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux, jeunes et féminins. Toutefois, une partie d’entre-eux délaissent perceuses et autres marteaux au profit de fers à souder et imprimantes 3D. Ils portent avec eux une ère, celle des « Makers » nouvelle génération.

Conscient de ce changement, L’enseigne de bricolage prend actuellement ce virage technologique. Après avoir aidé des millions de personnes à construire leurs propres meubles et autres cabanes, le roi du bricolage deviendra-t-il le soutien des fabricants en herbe de robots et autres machines ? C’est probable.

D’ailleurs, le spécialiste du bricolage et jardinage a lancé « Selon vous », un espace participatif pour repérer les innovations attendues par ses clients. La plateforme revendique 80.000 membres inscrits, soit 8 % du trafic de son site Internet.

Ce virage a naturellement amené Leroy Merlin à croiser le chemin du FabShop, studio de design spécialiste de l'impression 3D. La société bretonne est aussi un distributeur de solutions de fabrication numérique et un centre de formation agréé. Mais c’est grâce à sa communauté de l'innovation hardware et notamment son événement Maker Faire Paris que le grand groupe et la startup ont débuté leur collaboration.

« Leroy Merlin s'intéresse au mouvement des Makers depuis longtemps. En 2014, ils sont devenus partenaires de la première Maker Faire Paris » raconte Bertier Luyt, fondateur du FabShop

Evangéliser le grand public avec Maker Faire

Pour le FabShop, Leroy Merlin est depuis un partenaire pertinent pour le développement de Maker Faire en France. Les robots, les drones et les imprimantes 3D sont la partie visible de l'iceberg et la plus spectaculaire de Maker Faire, mais le Maker Movement prend ses racines dans des savoirs faire plus classiques du bricolage et de l’ingéniosité, et dans la transmission de ceux-ci par les communautés. Le rapprochement avec Leroy Merlin semble donc assez naturel.

La première Maker Faire Paris a réuni près de 8000 participants, la couverture presse représente plus de 150 parutions, et l’enquête de satisfaction prouve que 96% des participants recommandent l'événement à leur entourage.

Cette manifestation montre que l'innovation en 2015 n'est pas le privilège des startups, mais aussi à la portée de particuliers, d'associations, d'écoles, et de grands groupes comme Leroy Merlin. Pour le FabShop, les grands comptes représentent d’ailleurs 80% du CA en 2014, le reste provenant essentiellement de l'éducation, du collège à l'enseignement supérieur.

« Les grands comptes qui sont nos clients, viennent chercher dans notre startup un point de vue éclairé sur l'impression 3D et la fabrication numérique, une souplesse et une réactivité que seule une équipe douée et passionnée peut offrir » complète Bertier Luyt

Cette expérimentation pourrait-elle préfigurer une diversification des services proposés par Leroy Merlin ? Une chose est sûre, il s’agit d’autre chose qu’un effet de mode dans ce mouvement. Les technologies comme l’imprimante 3D permettront demain de proposer des produits complémentaires et de personnaliser les produits selon les goûts du client.

Dans 120 magasins Leroy-Merlin de France, il était d’ailleurs possible en 2014 de s'initier à la modélisation et à l'impression 3D au milieu des outils de bricolage traditionnels. Une pratique qui gagne de plus en plus d’entreprises à l’image de BHV, Adidas et La Poste. Adéo, propriétaire de l'enseigne, envisage même d'installer de vrais fab labs à l'entrée de ses magasins. De quoi forger une nouvelle génération de bricoleurs et de contribuer à une « individualisation de masse ».

Pour approfondir :

#FrenchTech : Intel, un soutien de poids pour l’industrie des Makers et des Fablabs

#DoItYourself: Analyse de l’évolution du modèle « DIY » à l’heure du numérique