847 millions d'appareils connectés seront utilisés par le secteur mondial de la eSanté d'ici 2023. Un chiffre issu d'une étude qui montre à quel point ce secteur est en passe d'être réinventé par l'économie numérique. Ce marché pèse en effet 2,4 milliards d’euros et devrait progresser de 7% par an d’ici à 2017. Conçu et utilisé par les professionnels de la santé et du sport, Bluetens souhaite s'intégrer à ce marché en proposant un partenaire Kiné connecté. François Chatagnier, kinésithérapeute DE et ostéopathe, et Jérôme Charlez, sportif passionné de médecines alternatives, responsable digital et e-commerce, ont répondu aux questions de la rédaction. 


Quel est le constat de départ qui a provoqué la création de Bluetens ?

On souffre tous de petites douleurs, de tensions, de blessures mal soignées, et de toutes ces affections qui rendent notre existence difficile. Des solutions existent mais elles ne sont pas satisfaisantes car elles sont contraignantes et potentiellement nocives.

Nous pensons également que la relation entre les professionnels de la santé et leurs patients doit être améliorée afin d'aider les gens à mieux se porter tout en aidant les professionnels à mieux exercer.

En combinant les deux et en l'associant à la technologie, nous avons formulé notre postulat de départ qui considère que Bluetens ça doit être la fonction "bien-être" ajoutée à tous les smartphones.

Pourquoi avoir choisi l'électro-simulation ?

Car malgré les fausses promesses et l'image négative qu'ont les gens de l'électrostimulation "cosmétique", l'électrostimulation médicale est une technique reconnue, utilisée depuis des dizaines d'années par les kinés et dans les centres antidouleurs. Nous voulions proposer un appareil connecté qui apporte quelque chose à court, moyen et long terme à celui qui a décidé de l'utiliser.

Ainsi, en l'utilisant pour le côté soin et relaxation, nous nous adressons directement aux gens qui veulent se sentir mieux immédiatement, en ajoutant le renforcement musculaire, nous souhaitons concourir à ce que cet état se prolonge et devienne permanent. 

Bluetens

Que représente pour vous la santé connectée ?

La e-santé se décompose pour nous en deux catégories principales :

La santé connectée traditionnelle d'une part constituée principalement des trackers médicaux ou non qui mesurent et collectent des données à  des fins thérapeutiques, c'est une vraie avancée pour le suivi du diabète et sans doute très bientôt pour le suivi de pathologies cardiovasculaires. Mais cela pose généralement un problème très important de confidentialité et d'utilisation de la donnée collectée.

Nous considérons que nous oeuvrons dans le domaine de la santé augmentée, une nouvelle catégorie où les "devices" ne viennent absolument pas remplacer mais plutôt compléter le travail des professionnels de santé. En effet, si les "devices" de cette catégorie ont un effet réel et immédiat, ils peuvent également amplifier le travail du professionnel de santé en permettant le suivi de prescriptions à l'extérieur du cabinet médical. Cette mouvance vise à donner accès à des solutions mobiles que l'on a toujours à disposition qui soulagent immédiatement tout en aidant à l'amélioration générale de l'état physique de l'individu.

Notre appareil a obtenu un certificat médical et nous sommes convaincus de l'impact positif qu'il peut avoir sur la santé des gens. Nous pensons que la e-santé  doit être animée par une réelle volonté jointe d'améliorer une situation, une vie et pas une nouvelle vague sur laquelle surfer pour vendre plus de produits.

Bluetens

Quels sont les chiffres clés de votre marché ?

Nous ne pouvons divulguer notre chiffre d'affaires pour des raisons évidentes de confidentialité mais il progresse très rapidement depuis notre lancement le 1er mars, aussi bien auprès du grand public que des professionnels de santé car si tous apprécient le caractère mobile, simple et performant de notre appareil médical, ils apprécient également le côté évolutif de la solution et les projets que nous avons autour de Bluetens.

En ce qui concerne le marché et juste pour la France, si nous prenons simplement en compte les pathologies liées aux douleurs dorsales : près de 16 M de jours d'arrêt de travail sont prescris chaque année pour des problèmes de dos, cela occasionne un coût de près de 2,5 Mds d'euros pour la collectivité dont près de la moitié pourrait être évité.

Dans l'ensemble, c'est près de 35% des coûts médicaux qui sont associés à des troubles d'origine musculaire et ce nombre est en constante augmentation du fait du vieillissement et de la sédentarisation de la population.

C'est donc une très belle opportunité de marché qui nécessite une équipe experte et c'est pour cela que notre cercle de fondateurs sont des professionnels seniors dans leur domaine. C'est aussi une opportunité qui évolue rapidement et c'est pour cela que nous recrutons sans cesse, en France, des profils dans la vente, le développement informatique, le marketing digital... afin d'accompagner notre évolution.