"Briser la glace n'a jamais été aussi facile", promet l'application de rencontre géolocalisée IceBreaker. Cofondé par Matthieu Labarrière, Patrick Royer et Sébastien Jaget, ce Tinder intelligent permet de rapidement savoir si l'autre correspond à ses attentes grâce à trois questions personnalisées. Matthieu Labarrière, CEO d'IceBreaker, a répondu aux questions de la rédaction.


Quel est votre constat de départ ?

89% des femmes et 50% des hommes inscrits sur une application de rencontre souhaitent une histoire sérieuse. Il y a pour autant trois problèmes auxquels ne répondent pas les applications de rencontre géolocalisée existantes. Tout d'abord, il n'y a pas de validation des attentes avant le tchat : Est-on là pour le même type d'histoire ? Pour la nuit ou pour la vie ? Avant que le tchat ne s'ouvre il n'y a pas nécessairement d'éléments qui permettent de juger de la personnalité de l'autre : est-ce que l'autre a certaines valeurs que j'attends dans un couple ? Enfin, le manque d'informations personnelles liées au "match" sur une photo induit l'explosion du "Salut ça va" (pour rester poli).

Quelle est votre solution ?

IceBreaker est la première application de rencontre géolocalisée qui remet au coeur de l'expérience les attentes et la personnalité de chacun. Notre crédo : "3 questions pour choisir, 3 réponses pour séduire". IceBreaker s’adresse aux célibataires qui souhaitent en finir avec la loterie des applications de rencontre géolocalisée. Ici, pas d’algorithmes affinitaires, l’utilisateur fixe lui-même ses propres règles du jeu. Chaque utilisateur crée son quiz en choisissant les trois questions et les réponses qu’il attend pour être séduit. Tous ses prétendants devront alors répondre à ces trois mêmes questions.

Le quiz constitue un filtre ultra-personnalisé, choisi parmi plus de 200 questions classées par thème et par envie. Il permet non seulement de dévoiler si les attentes sont en phase, mais surtout les questions du quiz sont autant de sujets pour briser la glace au moment de discuter.

IceBreaker apporte de nombreuses innovations marché, c'est la seule application qui propose une inscription avec ou sans Facebook. Un mode radar, qui permet, grâce à l’utilisation du bluetooth à la place du GPS, d'être alerté temps réel de la présence d’autres utilisateurs dans un rayon de 50 mètres. Un mode métro (mode «offline»), qui permet aux utilisateurs de continuer à « icebreaker » même sans réseau. IceBreaker c’est aussi : Nono le pingouin toujours prêt à relancer les discussions dans le tchat. C’est en quelque sorte l’assistant personnel de l’utilisateur qui l’aide à ne jamais rester sans voix. Enfin, le Mode Discret pour ne pas se retrouver nez-à-nez, toujours gênant, avec ses amis Facebook.

Icebreaker

Quel est votre business model ?

Nous avons, je pense, le business model le plus complet des application des dating. InApp purchase : possibilité pour les utilisateurs d'acquérir des thèmes ou "Nono coquin" par exemple. Le partenariat : grâce à la mécanique ludique des quiz, nous avons un support éditorial. Nous proposons ainsi au média de venir prendre la parole en proposant leur propre thème de question. A date nous avons fait un partenariat avec le magazine Public et avec Minutebuzz. L'affiliation : les utilisateurs peuvent s'envoyer de la musique dans le tchat. Un lien permet d'acheter la musique sur l'iTunes Music Store. Deux autres leviers seront activés quand nous aurons plus d'utilisateurs.

Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper ?

Interviewé par un journaliste, celui-ci me dit qu'il serait intéressant de me mettre en contact avec la responsable des partenariats. Je la contacte par email, lui décrivant l'application et l'intérêt d'un partenariat. Sans réponse, je regarde dans la base utilisateur si elle s'est inscrite... Et je m'aperçois qu'elle est utilisatrice depuis plusieurs mois ! Stay tuned...

Quelle a été votre plus grosse galère ?

Facebook ! Lors du lancement de la première version nous avions mis en place une campagne sur Facebook. Nous avions de très bon retours et la campagne marchait bien. Bons élèves, nous avions migré vers l'un des nouveaux comptes "Facebook Business". A l'époque je gérais le compte depuis la Grèce et Sébastien depuis Paris. Facebook a identifié deux adresses IP dans deux pays différents et donc, au lieu de nous prévenir et de nous demander si c'était normal, ils nous ont  coupé l'accès à la plateforme...Il leur à fallu deux ou trois semaines pour nous donner l'accès aux campagnes. Ensuite, ils se sont aperçus que nous faisions du dating. Malgré le fait que nos pubs étaient conformes à la charte de publication, il aurait fallu signer un accord avec Facebook. Or, quand je leur ai demandé quel était le process pour signer un accord, ils m'ont répondu qu'il n'y en n'avait pas. Il faut donc un accord mais il n'y a pas moyen d'en passer un ... Kafkaïen, non ?

Recherchez-vous actuellement des fonds ?

Oui, nous recherchons des fonds pour accélérer notre croissance, développer la version Android et finir de valider notre modèle économique. Nous avons la chance d'avoir de très bon retours utilisateurs sur le concept et sur l'éxécution. Maintenant il faut recruter plus d' utilisateurs. La levée permettra d'avoir les moyens de recruter plus vite et d'installer la marque efficacement.

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