En avril 2015, la société Cy-Clope s'est lancée avec une promesse durable : créer la première filière de gestion du déchet mégot. Un enjeu important quand on sait que 500 milliards de mégots disparaissent souvent volontairement dans la nature. Partis de ce constat, Antoine Di Tommaso et Thibault Legrand ont alors souhaité participer à une cause environnementale, en transformant ces mégots en plaque d'isolation plastique.


De manière simple et citoyenne, ces deux entrepreneurs ont associé le design et la RSE pour construire une vraie démarche environnementale en entreprise. Cy-Clope se présente comme une borne, qui est déposée là où se font les pauses cigarettes des collaborateurs, sauf que cet objet fait partie d'un processus de collecte et de recyclage TerraCycle. A l'instar des ampoules, des piles ou encore des bouchons des emballages plastiques, le mégot de cigarette aura sa propre filière.

cy-clope

"Le mégot de cigarette est le déchet le plus jeté sur terre et c'est aussi le déchet qui est le moins valorisé alors qu'il existe des filières de recyclage. Chez Cy-Clope, on ne souhaite pas parler de cendrier classique, car nous avons souhaité raconter une histoire autour de la pause cigarette : les fumeurs qui jettent leurs mégots rejoignent donc une filière de recyclage", explique Antoine Di Tommaso, cofondateur de la startup. 

Le recyclage du mégot, un marché prometteur ?

Pour établir le marché que cela pourrait représenter, il suffit de prendre en compte le nombre de cigarettes achetées au cours d'une année, soit "55 milliards en France, et 15 milliards à travers différents canaux parallèles comme les pays étrangers", complète Antoine Di Tommaso. Avec plus de 70 milliards de mégots à recycler, la filière semble prometteuse et les fondateurs devraient solidifier leurs effectifs d'ici la fin de l'année  2016.

2016 est aussi l'année qui permettra aux jeunes entrepreneurs de valider le modèle. Si une cinquantaine de Cy-Clopeurs devraient être installées d'ici la fin de l'année 2015 en Ile-de-France et en région Rhône-Alpes, Antoine et Thibaut seraient en train de préparer une levée de fonds, dont le montant serait en cours de définition. Une étape importante pour ces amoureux de l'environnement, qui tablent sur un chiffre d'affaires de 30 000 euros pour leur premier exercice.

Avec une quinzaine de Cy-Clopeurs installés, l'offre s'adresse à la fois aux collectivités et aux entreprises qui souhaitent intégrer une filière de recyclage plus générale. "Notre société propose un abonnement mensuel à partir de 60 euros par mois comprenant la location du nombre souhaité de Cy-Clopeurs, la collecte et le recyclage des mégots de cigarette ainsi qu’un reporting (bilan environnemental) des quantités collectées", conclut Antoine Di Tommaso. Bientôt une pastille verte pour les entreprises écologiques ?