En 2014, la BPI  a investi  pas moins de 697 millions d’euros (en hausse de 25% par rapport en 2013) pour la transition énergétique. Sujet crucial aujourd'hui, il est porté par de nombreuses startups et PME qui innovent et collaborent avec les grands groupes pour relever le défi de maintenir le réchauffement mondial en deça de 2°C.


 « Il n'y a pas de plan B, parce qu'il n'y a pas de planète B », Ban Ki-moon

Pétrole de schistes aux US, sables bitumineux au Canada, pétrole en eaux profondes au Brésil, arrivée sur le marché de l’abondant pétrole Iranien, … le pétrole est et restera pour au moins près d’un siècle, le premier moteur de l’économie mondiale. Toutefois, c’est dès aujourd’hui que l’avenir de notre planète se prépare.

Avec la loi sur la transition énergétique et l’accueil en décembre de la COP21 (21ème Conférence des parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), la France va d’ailleurs jouer un rôle de premier ordre sur le plan international. Objectif : aboutir à un accord universel sur le climat afin de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C, pour que notre planète reste vivable !

Dans ce cadre, la BPI a déjà mobilisé à elle seule 697 millions d'euros en 2014 pour la transition énergétique (+25% par rapport à 2013). 7 milliards de dollars ont été investis en France dans les Enr en 2014 (+25% par rapport à 2013). Les grands groupes sont également actifs via le Corporate Venture (ex. Engie New Ventures, Total Energy Ventures). Sur 2014, le capital investissement a quant à lui injecté 469 millions d'euros (+47% par rapport à 2013) (source : Panorama des cleantech en France en 2015, GreenUnivers – Ernst & Young.). Bref, la mobilisation est collective et, compte tenu des enjeux, on ne saurait faire marche arrière.

BlaBlaCar, Bolloré, Tesla … des exemples à suivre pour le secteur de l’énergie

Industries, transports, agricultures … les combats à mener sont nombreux pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Toutefois les particuliers agissent déjà, principalement à deux niveaux : réduire leur consommation de carburant et réduire leur consommation d’énergie de chauffage. En effet, sur les 490 millions de tonnes (Mt) de GES rejetés par la France, l’énergie consommée pour nous déplacer et pour nous chauffer représente 136Mt, soit 28% des émissions françaises de GES (source : chiffres clés du climat France et Monde (Édition 2015), Medde - CGDD – SoeS).

Il ne s’agit pas ici d’entraver notre liberté de mouvement ou de couper notre chauffage en plein hiver, mais bien de mieux consommer. Le parallèle entre la voiture et le chauffage est d’ailleurs naturel et éclairant :

Voiture Chauffage
Amélioration des solutions existantes Moins de 3 litres / 100 km pour la Peugeot 308 Chaudière nouvelle génération à condensation consommant 20% d’énergie en moins
Solutions de substitution Développement des véhicules électriques (ex. Bluecar) Chaudière au bois ou couplage batterie Tesla / panneaux photovoltaïques
Apparition de nouveaux usages Covoiturage  permettant notamment de réduire la consommation de carburant « Peer-to-peer energy » favorisant le partage d’énergie verte entre particuliers

Les solutions existent et de nouveaux usages font leur apparition ; il s’agit donc désormais de donner les moyens aux opérateurs pour nourrir cette dynamique.

La transition énergétique en Europe sera rurale et digitale

A lui seul, le chauffage en Europe représente près de 500 Mt de GES par an (source : chiffres clés du climat France et Monde (Édition 2015), Medde - CGDD – SoeS), sachant par ailleurs que 60% des Européens vivent dans des habitations construites avant 1970 (source : Housing Statistics in the European Union 2010) et donc mal isolées. C’est donc dans nos campagnes que le combat se gagnera, car c’est la double peine pour ceux qui y résident : forte consommation de carburant pour accéder aux centres urbains et facture d’énergie élevée pour chauffer un logement mal équipé et mal isolé.

Pour ces ménages - majoritairement chauffés au fioul domestique ou au GPL – l’importante baisse du prix du pétrole est une opportunité permettant d’investir dans les travaux nécessaires à une consommation d’énergie plus responsable. Bien qu’il n’existe pas de solution miracle pour inciter les ménages à faire ces travaux, la cure de jouvence que subit actuellement le secteur de l’énergie avec l’arrivée massive de startups apporte de nouvelles solutions.

Plateformes de peer-to-peer, smart-home, services énergétiques, plateformes d’intermédiation web, lead generation, … chacune dispose d’une clef d’entrée qui lui est propre, mais leurs stratégies se cimentent autour d’une préoccupation commune : la Data. En effet, l’intimité extrêmement forte avec le consommateur final - qu’elles tirent de leur positionnement sur l’aval de la chaîne de valeur - ainsi que leur ADN customer centric, permettent à ces dernières de collecter les datas pour améliorer l’efficience de leur offre et, dans une logique « guichet unique », progressivement couvrir l’ensemble des besoins de chauffage du foyer. Elles deviennent prescriptrices et en capacité d’accompagner les ménages vers une consommation d’énergie plus responsable.

La révolution digitale que vit actuellement le secteur de l’énergie ouvre de nouvelles perspectives. A ce titre, le formidable élan visant à soutenir cet écosystème doit se poursuivre pour continuer à innover et à anticiper les changements d’usages qui s’opèrent. En retour et parce qu’il ne peut en être autrement, les startups doivent être à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes désormais confrontés. Mettre le digital au service de la transition énergétique, voilà un formidable projet pour la nouvelle génération qui est, plus qu’aucune autre auparavant, concernée par l’avenir de notre planète !

Article proposé et écrit par Guillaume Bort, CEO de FioulReduc

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