Explosion des montants investis, interêt grandissant pour le BtoB, prise de participation des fonds étrangers... Dans leur nouveau baromètre des startups du numérique, Capgemini Consulting et eCap Partner lèvent le voile sur l'évolution des jeunes pousses du digital en 2015.

Les fonds levés par les startups françaises ont doublé en 2015. C'est ce que révèlent Capgemini Consulting et eCap Partner dans leur premier baromètre des startups du numérique. Basé sur l’analyse croisée de 1000 startups, 2000 levées de fonds, et 500 investisseurs sur une année, celui-ci révèle que le montant total des fonds levés en 2015 a dépassé le milliard d'euros, en hausse de 138% en un an.

Une augmentation portée par la hausse du montant unitaire des levées, passant de 1,5 million d'euros en moyenne en 2014  à 2,6 millions d'euros en 2015. La levée de fond la plus élevée de 2014, d'un montant de 23 millions d'euros et réalisée par le groupe MenInvest, ne se classerait ainsi qu’à la huitième position du top 10 des levées en 2015, bien loin derrière les 100 millions d'euros du toulousain SigFox.

Le financement des startups mené par les fonds d'investissements

Si le baromètre identifie 500 acteurs actifs dans le financement des startups en 2015, ce sont les fonds d’investissement qui ont le leadership dans le domaine. Ils se sont ainsi positionnés sur près de 60% des transactions réalisées l'an dernier, sur des levées d’un montant moyen de 3,8 millions d'euros. En 2015, ils ont principalement concentrés leurs investissements sur le secteur du marketing (17% des levées), devant les applications et les technologies d’entreprise généralistes (10% des levées) et l’image et médias (8%).

Parmi les autres acteurs du financement, on retrouve sans surprise les business angels, qui se concentrent généralement sur des startups de moins de 3 ans en moyenne, dont les levées sont plus limitées (1,5 million d'euros en moyenne), à l'inverse des entreprises et des banques publiques qui se tournent de leur côté vers des startups plus matures. Le crowdfunding, de son côté, peine encore à décoller. S'il représente 6% des levées de 2015, le montant n'atteint en moyenne qu'un demi million d'euros. Un résultat en partie lié à la nature des projets qui y sont représentés, impliquants en majorité un impact local (loisirs et tourisme notamment).

Des fonds étrangers de plus en plus présents

Selon le baromètre, les investisseurs étrangers se positionnent de plus en plus fréquemment sur les levées françaises. En 2015, leur prise de participation sur les levées s'est ainsi élevée à 14 %, en augmentation de 30% sur un an.

Fait marquant, les fonds étrangers investissent des montants bien supérieurs aux investisseurs français. Les acteurs basés aux États-Unis, par exemple, ont participé à hauteur de 10,6 millions d'euros en moyenne, contre 8,6 millions d'euros pour les Français.

Le BtoB en ligne de mire

Si l'on se penche sur le business model des startups étudiées dans le baromètre, on constate que 58% d'entre elles proposent des solutions BtoB, en particulier dans les secteurs de l’industrie, du marketing, des activités de services et des applications et technologies d’entreprise. Une évolution positive au détriment du BtoC, qui représente désormais 31% des startups représentées, dont la majorité sont implantées dans le milieu du e-commerce.

11% seulement des startups étudiées proposent de leur côté des solutions hybrides (BtoB et BtoC) ou collaboratives. Un domaine qui semble cependant se développer, selon Capgemini, et qui reste à surveiller pour cette année 2016.

Enfin, la première levée de fonds intervient en moyenne au bout de deux ans après la création, pour un montant moyen d'1 million d'euros. Certains secteurs rassemblent plus facilement des fonds dès leur première levée, en particulier les entreprises de services numériques, qui atteignent en moyenne les 2,1 millions d'euros sur leurs premières levées, et les FinTech avec 1,6 millions d'euros en moyenne.