Les entrepreneurs de la génération Y ont-ils quoi que ce soit de plus que les autres ? Quels obstacles récurrents ont-ils à surmonter ? Pourquoi sont-ils si importants pour notre économie ? Autant de questions auxquelles Sage a tenté de répondre dans sa dernière étude Walk With Me, qui s'intéresse à cette nouvelle génération d'entrepreneurs à succès. 

Désignant -artificiellement, on est d'accord- les personnes nées entre 1983 et 2000, la génération Y modifie considérablement le mode de vie de ses aînés, de leurs habitudes de consommation à leurs modes de travail, portés par l’adoption de nouvelles technologies. Une génération sur laquelle Sage s'est penché dans sa dernière étude Walk With Me, dans laquelle elle analyse les ambitions, les valeurs et les motivations des jeunes entrepreneurs issus de 16 pays. 

Des idéaux qui poussent à entreprendre

Les entrepreneurs de la génération Y créent leur propre business pour trois raisons principales : le désir de rester maîtres de leur destin, de réaliser leurs idées et de gagner de l’argent. Un dernier critère qui n'a d'importance que pour un entrepreneur sur cinq, la majorité étant véritablement motivée par le désir d'être maître de son propre destin (34%).

" Les jeunes entrepreneurs français vivent l’entrepreneuriat comme une façon d’exister et de s’intégrer dans la société. A l’heure des élections présidentielles, il sera intéressant d’observer comment les différents candidats traiteront la valeur que cet engagement représente à moyen et long terme pour l’économie française " 

Serge Masliah, directeur général de Sage France

Et c'est au Brésil que l'importance d'être son propre patron se fait le plus ressentir (46 %), devant les États-Unis (40 %), le Portugal (40 %), la France (38 %) et le Royaume-Uni (36 %). En Pologne, en revanche, les critères s'inversent et le désir de gagner de l'argent se fait plus fort que celui d'être son propre patron. 

La vie privée avant tout

Contrairement à leurs aînés, les entrepreneurs de la génération Y portent une attention toute particulière a équilibrer le temps passé entre leur vie professionnelle et leur vie privée. 66 % d'entre-eux déclarent ainsi accorder la priorité à la vie privée devant le travail, tandis que 62 % annoncent avoir sacrifié des bénéfices pour rester fidèles à l’éthique et à leurs valeurs personnelles. 

C'est également pourquoi beaucoup d'entre-eux exigent une véritable flexibilité dans leur travail. Un tiers des sondés soulignent ainsi vouloir faire évoluer leur activité, mais uniquement s’il peuvent continuer à travailler pour eux-mêmes en restant autonomes.

La plupart des jeunes entrepreneurs déclarent également ne pas être prêts à gérer leur propre activité sur une longue période. En cause : une démotivation face au nombre d'heures de travail requises pour un quart des entrepreneurs sollicités, en particulier aux ÉtatsUnis (29 %), en Australie (30 %), à Singapour (30 %) et en Suisse (32 %).

 Les Français plus technophiles que les autres

Aujourd'hui, quatre entrepreneurs français de la génération Y sur dix estiment que la technologie va enterrer le concept de bureau grâce à l’avènement de la mobilité, devant l’Allemagne (43,3%) et la Belgique (39,6%). Si les bureaux du futur commencent à émerger, 39,1% des jeunes pensent qu’ils travailleront virtuellement avec leurs collaborateurs d’ici 10 ans, et ce grâce aux nouvelles technologies. 

 " La France peut avoir confiance en leur capacité de créer une " Sillicon Valley européenne " sur le territoire français. Par contre, comme tous les autres entrepreneurs, leur conception de la gestion reste « old-school ». Or, il leur faudra franchir le pas pour gérer leur croissance et survivre dans un monde désintermédié "

Serge Masliah