Le chief happiness officer est à l’entreprise innovante ce que la DSI est aux grands groupes : un incontournable. Sorte de Gentil Organisateur du bureau, le chief happiness officer, dont la fonction change de nom selon la société qui l’emploie a pour seul KPI le bonheur de ses collègues. Rencontre avec Marianne Prigaux, happiness driver de Morning, qui nous dévoile les coulisses de ce qui semble être le meilleur job du monde.

Chaque année, une offre d’emploi promeut le « meilleur job du monde » : gardien d’île, câlineur de koalas ou nounou d’étoiles de mer. Et si le meilleur job était de rendre heureux ses collègues ? C’est ce que fait Marianne Prigaux, Happiness driver pour la néobanque Morning (ex Payname), qui a donc pour principale mission de faire plaisir aux autres. Embauchée dans la startup toulousaine en septembre comme chargée de communication, Marianne se tourne rapidement vers ce poste créé de toute pièce.

" Les missions d’un tel profil évoluent beaucoup selon l’entreprise dans laquelle on se trouve. Chez Morning mon rôle est en grande partie d'animer la vie autour du Campus mais il évolue avec l'entreprise

Son job ? Attraper au vol les petites remarques des uns et des autres pour leur donner vie. Les développeurs expriment sur le ton de la blague vouloir vivre dans une grotte ? Aussitôt dit, presque aussitôt fait ! Quelques tonnes de terre déblayées plus tard et le Campus Morning flambant neuf inaugurera officiellement la Grotte, un espace conçu à l'extérieur du bâtiment principal, semblable à une bulle de Hobbit bâtie dans le contrefort d'une motte de terre géante.

Chez Morning, il n'y a pas de cahier de doléances, chacun exprime ses envies, à Marianne d'en étudier la faisabilité et de gérer son budget. Pour faire ce métier, il faut connaître l'entreprise, être organisé, et surtout discuter avec ses collègues. Impossible de devenir happiness driver sans connaître les personnalités de chacun et donc ce qu'il leur donne le sourire le matin. Bien sûr il y a aussi la logistique basique : remplir les frigos, commander les fournitures et même plus étonnant... choisir la faïence des toilettes !

Fonction hautement polyvalente, il semblerait aussi que le happiness driver ne s'arrête jamais réellement de travailler. « La plupart des demandes se font face à face, même si j’en ai quelques unes par mail. J'apprends énormément de choses en discutant avec mes collègues et comme nous ne nous voyions pas qu’au travail, que nous fonctionnons plus comme une famille, effectivement on peut dire que le travail ne s’arrête jamais », note-t-elle.  Du covoiturage du matin au verre du soir en passant par la pause déjeuner du midi, Marianne absorbe sans cesse l'information que ses collègues lui fournissent.

Les ressources humaines nouvelle génération

Au fur et à mesure que l'entreprise grandit, l'ancienne chargée de communication devient également essentielle à la directrice des ressources humaines. "Le volet intégration des nouveaux salariés est très important pour nous", développe-t-elle. Pour favoriser l'intégration, chaque nouveau collaborateur se voit ainsi attribuer un parrain, et Marianne veille au grain. « C’est à moi d’aller voir les nouveaux collaborateurs pour savoir si tout se passe bien, de détecter auprès des personnes avec lesquelles ils travaillent s’il y a un grain de sable ». Et puisque le bonheur passe également par la cohésion, Marianne s'occupe d’animer les nouveaux locaux et d’organiser des événements qui réunissent tout le monde : "cobouffing" toutes les deux semaines, team vélo, cours de sport pour ceux qui veulent etc.

Si cette fonction est née, et devient presque aussi indispensable aux jeunes pousses qu’une table de ping-pong ou qu’une flopée de sweats brandés, c’est parce que plus la société « évolue, plus les générations qui arrivent souhaitent des choses différentes, pense Marianne. Avant on recherchait moins un cadre de travail qu’un salaire. Aujourd’hui, la marque employeur doit être forte et on a besoin de ce volet culture d’entreprise. Les collaborateurs doivent être écoutés, considérés… »

Si toutes les fonctions d’une entreprise ont des objectifs à remplir, difficile pour Marianne et sa direction d’évaluer le bonheur de ses collègues.

" Ce que l’on fait, nous le faisons pour les salariés, il ne faut pas chercher à justifier ce poste, l’idée est d’avoir une ambiance de travail sympathique, de voir les gens heureux d’être là.

Maddyness, partenaire média de Morning