L’École polytechnique, HEC Paris, l’Université Paris Descartes et l’Institut Imagine s’associent afin de créer une nouvelle formation diplômante à destination des bioentrepreneurs 

Dès septembre, le programme MSc/M2 Bioentrepreneurs accueillera sa première promotion. Fruit d'une collaboration entre l'Institut Imagine, labellisé institut hospitalier universitaire depuis 2011, lÉcole polytechnique, HEC Paris et l’Université Paris Descartes, ce master "n'est pas qu'une simple formation" explique Romain Marlange, responsable du master d’Imagine. 

Depuis sa labellisation IHU, l'Institut Imagine a réfléchi à la mise en place d'un programme de formation qui permettrait également de développer un vivier d'entrepreneurs. En chantier depuis un an, le projet aboutit finalement au travers de ce double diplôme MSc/M2 Bioentrepreneurs.

Étudiants ingénieurs, commerciaux, scientifiques (chercheurs, médecins, internes...) sont la cible de ce nouveau master. « Le programme se veut multidisciplinaire et surtout transdisciplinaire », décrit Romain Marlange. Les étudiants seront organisés en trio, auquel on attribuera un projet d'innovation biomédicale proposé par Imagine sur lequel plancher durant toute une année. Pour cette première promotion, les projets graviteront autour de la biotech et de la technologie médicale (découverte de médicaments, repositionnement de médicaments existants...).

Un master qui mise sur l'entrepreneuriat

Du point de vue pédagogique, les étudiants se verront dispenser des enseignements quant à la création d'entreprises technologiques innovantes et, d’autre part, des enseignements destinés à développer la connaissance de l’écosystème de l’innovation et des enjeux technologiques et économiques des domaines des biotechnologies, des technologies médicales et de l’e-santé. La formation est délivrée intégralement en langue anglaise. « Elle a été pensée pour permettre aux étudiants de maitriser la boite à outils indispensables aux bioentrepreneurs pour lancer leurs projets tout en les inscrivant dans une perspective de croissance rapide », résume le responsable du master. Dans cette perspective, un voyage d'études aux États-Unis est également prévu. C'est là la valeur ajoutée de ce programme : l'objectif entrepreneurial.

" Au delà de la formation, il s'agit d'un programme d'accélération "

Romain Marlange

Les projets de recherche sur lesquels chaque groupe d'étudiants travailleront ont vocation à être la base de la création de startup dans le domaine de la biotech. Durant l'année, les étudiants seront coachés par des entrepreneurs expérimentés. Ils apprendront l'art du pitch, réfléchiront à l'élaboration de business plan.

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En fin d'année, un démo day aura lieu. Les équipes se retrouveront alors face à un parterre d'investisseurs, de partenaires potentiels et d'experts qu'ils devront convaincre. Grâce au soutien de LBO France, le meilleur projet se verra décerner un prix d’un montant de 100 000 euros pour en poursuivre le développement à l’issue du programme.

Spécialisé dans la recherche de traitement de maladies génétiques, l'Institut Imagine voit cette collaboration avec de grands établissements parisiens comme une opportunité de créer un véritable écosystème.

" Nous souhaitons réunir tous les acteurs en un seul lieu. Médecins, chercheurs, patients, entrepreneurs "

 Romain Marlange

Quant à l'avenir des biotech, le responsable du master semble optimiste. « Il y a aujourd'hui un véritable changement de paradigme dans la pharmaceutique. Nous passons du blockbuster, ce médicament censé guérir un maximum de patient à la personnalisation, voire à l'individualisation du traitement. Pour des raisons financières mais aussi scientifiques, le marché des maladies rares est très solvable. De plus en plus d'acteurs privés (industriels, startups, investisseurs) s'y intéressent. »

La direction du programme a été confiée au Pr. Olivier Hermine, professeur à l'université Paris Descartes, directeur d’un laboratoire de l’Institut Imagine, chef du service d’hématologie de l’Hôpital Necker-Enfants malades et bioentrepreneur. Selon lui, « les bioentrepreneurs doivent pouvoir évoluer dans un environnement complexe à la croisée de diverses cultures et considérer leurs projets sous l’angle scientifique et clinique mais aussi en maitrise du modèle économique, de la réglementation et de l’accès au marché. Ils doivent apprendre à apporter en permanence un regard critique sur leurs projets à l’aune des approches concurrentes. Ce programme leur donnera les clés nécessaires et leur permettra l’accès aux meilleurs réseaux et expertises leur permettant d’accélérer le développement de leurs projets. »