Conscients de l'intérêt grandissant pour une consommation plus durable, les fondateurs de Doza ont voulu mettre en avant l'artisanat et le design africain via une plateforme de production participative. Le principe : seuls les produits pré-commandés et donc pré-financés via la plateforme sont commandés à l'artisan partenaire. Benjamin Heyndrickx, président de la jeune pousse a répondu aux questions de la rédaction.

Quel est votre constat de départ ?

L’écologie et le développement durable prennent une place de plus en plus importante dans nos vies. Entamée dans les années 1970, la mutation a désormais opéré : être green c’est être branché ; le hippie est devenu hipster. Les consommateurs retrouvent leur sens critique et prennent conscience que leur comportement peut avoir un impact sociologique et économique. Après l’alimentation et les cosmétiques, les consommateurs veulent désormais savoir comment est fabriqué tout ce qu'ils consomment et d’où proviennent les matières premières. On observe un désir de retour à l’essentiel, à une production à petite/moyenne échelle et donc à une consommation réfléchie et maîtrisée. On ré-apprivoise sa manière de consommer pour favoriser des achats pertinents et une mode durable. Le slow fashion ou slow wear désigne “des collections de vêtements & accessoires conçus pour allier mode, qualité et possibilité de conservation par l’acheteur. Il fait l’éloge des matières premières, des techniques de production et d’approvisionnement respectueuses de l’environnement ainsi que des conditions de travail socialement responsables”. Le consommateur recherche désormais des vêtements qui ont de la valeur, une vraie histoire. On milite pour la transmission du savoir-faire traditionnel et des techniques dans les règles de l’art.

Quelle est votre solution ?

La plateforme Doza.co fonctionne sur le modèle de la production participative et s’inscrit dans la lignée de l’économie collaborative. Avec Doza, nous avons voulu créer un nouveau mode de consommation, une nouvelle façon de faire ses achats sur Internet.

Le concept est assez simple : il s’agit de réunir un nombre suffisant d’acheteurs autour d’une même création, avant que notre artisan partenaire ne commence la production de la commande en Afrique du Sud.

Grâce à ce modèle, nous réduisons les intermédiaires et permettons à de jeunes artisans talentueux d’accéder à un nouveau marché. Nous sommes partisans d’une production à petite échelle, fondée sur la transparence, plus respectueuse des Hommes et de l’environnement. Nous souhaitons rétablir une relation de confiance entre le consommateur et le producteur.

Quel est votre business model ?

Nous poussons sur le site une création pendant une durée déterminée, durant laquelle il est possible de la pré-commander. À la fin de ce délai, si l’objectif de commandes est atteint, nous débitons les clients et achetons à l’artisan les quantités demandées au prix grossiste. Il dispose ensuite d’un délai de production de 10 jours. Nous payons 50 % au moment de la commande et 50% à la réception. Quand la commande est prête, notre transporteur local récupère le colis et l’envoie dans nos bureaux en France. Nous emballons ensuite individuellement dans notre packaging personnalisé, puis dispatchons aux clients finaux via Colissimo. Le client final paie une partie de la livraison (5 à 10 euros en fonction du type de produit) et nous imputons le reste dans le prix de vente. Si, à la fin d’une campagne, l’objectif n’est pas atteint, les clients ne sont pas débités.

Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper ?

Probablement le bonheur de pouvoir compter sur des soutiens surprenants et inattendus dans des moments importants. Par exemple, nous avions pu compter sur l'appui de TV5Monde lors de notre campagne de crowdfunding, ce qui nous avait permis de booster considérablement nos performances !

Quelle a été votre plus grosse galère ?

Respecter la date de lancement initialement prévue, déjà dépassée depuis plus d'un mois. Le développement d'un site prend beaucoup plus de temps qu'on ne l'avait imaginé.

Recherchez-vous actuellement des fonds ? 

Nous sommes aujourd'hui sur le point de nous lancer et souhaitons développer l'activité dans les prochains mois avant d'envisager une première levée de fonds. Nous savons néanmoins que notre besoin sera d'environ 100 000 euros pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés sur l'année 2017.

Une actualité particulière à mettre en avant ?

Pour fêter le lancement de notre plateforme, nous invitons toute notre communauté ainsi que toute personne curieuse de découvrir la culture africaine à venir faire la fête avec nous à l'Olympic Café le 22 octobre prochain. Doza a l'ambition de fédérer autour du savoir-faire africain dans son ensemble, cet événement marque le début d'une longue série.