Ils désherbent, enjambent, transportent, ou tractent. Les robots ont élu domicile dans nos champs pour redonner du temps aux agriculteurs et améliorer leurs conditions de travail. Groupama, premier assureur du marché agricole français, s’est associé à la startup toulousaine Naïo Technologies pour proposer une couverture adaptée à ses machines autonomes et répondre ainsi aux défis de l’agriculture de demain. La rédaction de Maddyness a rencontré Stéphane Gin, directeur du marché agricole chez Groupama et Gaëtan Séverac, cofondateur de Naïo Technologies.

La robotique est une révolution pour le monde agricole. Elle peut aider durablement les agriculteurs en les assistant dans leurs tâches quotidiennes tout en respectant l’environnement. Mais un tel investissement implique une démarche de sécurisation à laquelle Groupama a souhaité répondre en développant une solution adaptée à ces nouvelles technologies autonomes.

La couverture proposée par le groupe s’articule autour de trois volets : l’assurance de la responsabilité civile en cas de dommages causés à un tiers, l’assurance de l’opérateur/conducteur et celle des dommages causés au robot lui-même (vol, incendie, collision…). Le premier volet permet au client de Naïo Technologies de répondre à l’obligation d’assurance, le second lui permet de se protéger lui-même lorsqu’il intervient sur le robot et le dernier de sécuriser son investissement en protégeant le robot.

Pour Naïo Technologies, c’est un facteur sécurisant de savoir qu’ils peuvent protéger leur acquisition. C’est aussi le rôle de l’assureur que d’accompagner les évolutions technologiques et les nouveaux usages

Stéphane Gin, Directeur du marché agricole chez Groupama

À nouveaux outils, nouveaux enjeux

En matière de sécurité, les enjeux sont doubles. Il y a d’une part les risques liés à la machine elle-même, au même titre qu’un tracteur ou autre matériel agricole (protection du bien, de l’investissement réalisé…). D’autre part ceux liés à l’autonomie du robot, dans sa fonction de déplacement : comment il va détecter un obstacle, une personne, une route… Mais aussi dans sa fonction d’outil : comment il va ou non effectuer la tâche attendue à l’instant T et à cet endroit précis….

Pour Stéphane Gin, l’autonomie des robots est susceptible de générer de nouveaux risques, voire de modifier l'occurrence des risques plus habituels. Du fait de l'intelligence artificielle, ils pourraient devenir plus fréquents dans certains cas ou au contraire plus rares dans d’autres situations.

Il est nécessaire d’adapter la législation pour encadrer juridiquement l’industrialisation des robots, mais aussi de développer des capteurs de sécurité adaptés aux environnements extérieurs et pas uniquement à l’intérieur des usines comme on les connaît

Gaëtan Séverac, co-fondateur de Naïo Technologies

Dans cette collaboration, Groupama entend proposer des solutions toujours plus adaptées, spécifiques et être présent le jour J lorsque la réglementation sera établie.

Des robots conçus main dans la main avec les agriculteurs

Avant d’être commercialisé, chaque robot de Naïo Technologies passe par plusieurs phases de test sur le terrain avec des agriculteurs. C’est par exemple grâce aux retours quotidiens de Xavier et Stéphanie, ses premiers clients-partenaires R&D, que la startup toulousaine a pu développer son robot de désherbage Oz. “Chaque année, nous explique Gaëtan, nous organisons une journée clients et une journée distributeurs pour travailler avec eux sur des améliorations, prendre en compte leurs remarques, leurs avis, et répondre à leurs questions”.

Régulièrement, les commerciaux de la startup rendent visite à des agriculteurs et organisent des démonstrations sur le terrain afin de travailler avec eux sur des améliorations.

“ Les attentes, les problématiques et les questions de nos clients, sont de réelles sources d’inspirations pour développer des robots qui leur correspondent vraiment 

Gaëtan Séverac

Pour Naïo Technologies, ces rencontres sont aussi un bon moyen de démontrer l’utilité de ces machines pour les agriculteurs, qu’il s’agisse du gain de temps généré, de la baisse de pénibilité dans leur travail ou encore de la qualité du travail de ces robots.