Lancée en 2013 et passée par l’accélérateur Numa et Techstars Boston, Streamroot optimise la diffusion de vidéo en ligne grâce à une distribution décentralisée des flux vidéo. Retour sur l'histoire de la startup, cofondée par trois ingénieurs de l’Ecole Centrale Paris.

C'est fin 2013 qu'Axel Delmas, Nikolay Rodionov et Pierre-Louis Théron, alors étudiants à l'École Centrale Paris, décident dans le cadre d’un projet de fin d’études de se pencher sur les problématiques engendrées par l’explosion de la consommation de vidéo en ligne. "Les jeunes générations délaissent en effet de plus en plus la télévision pour regarder la vidéo en ligne sur les différentes plateformes avec en tête Netflix et Youtube. La principale conséquence est donc une augmentation exponentielle du trafic vidéo qui entraîne une saturation des réseaux Internet et dégrade souvent l’expérience utilisateur", expliquent les trois anciens étudiants. 

À cela viennent s'ajouter les attentes de plus en plus précises des consommateurs, notamment sur le temps de chargement, ainsi que l'explosion des coûts de bande passante, tirés par une base d’utilisateurs grandissante et des contenus de plus haute qualité avec l’avènement de la HD et l'émergence de la 4K. Autant de difficultés que Nikolay, Axel et Pierre-Louis décident de contrer en développant un nouveau système de diffusion vidéo peer-to-peer. Quelques mois plus tard, en février 2014, Streamroot voit le jour, accompagné d'un premier brevet déposé à l’automne de la même année.

streamroot

L'idée : permettre aux utilisateurs d'échanger des segments de vidéo avec d’autres appareils qui regardent le même contenu au même moment. Une innovation qui permet, entre autres, de réduire la charge sur les serveurs de distribution classiques et d'améliorer par conséquent l’expérience du streaming, en réduisant le buffering et en augmentant la qualité de la vidéo. 

De Numa à TechStars

Le projet lancé, et après un passage par l’accélérateur Numa, les trois entrepreneurs réalisent rapidement l’importance de développer une présence aux États-Unis, «le plus grand marché des médias au monde». Décision prise, Streamroot entre alors cette même année au sein du prestigieux incubateur américain Techstars à Boston. Une étape-clé pour la startup, qui profite de ces trois mois d’accompagnement et de la dizaine de mentors mis à sa disposition pour travailler son produit, mais également son positionnement sur un marché en pleine explosion.

Pari réussi, le produit plait, et les investisseurs commencent à affluer. En décembre 2015, Streamroot signe une levée d'amorçage de 2,5 millions de dollars auprès de Partech Ventures et de business angels américains. De quoi lui permettre d'accélérer son développement commercial et technique, mais également d'augmenter ses effectifs, en France et aux États-Unis.  L'activité de la startup, elle, décolle, avec la signature mi-2016 de ses premiers clients parmi lesquels Dailymotion et Eurosport.

" Je me souviens encore de la première mise en production de Streamroot chez Eurosport : d’un coup, des milliers de personnes utilisaient notre solution en live dans des centaines de villes en Europe ! "

Pierre-Louis Théron, cofondateur de Streamroot

En 2016, la croissance de Streamroot se révèle ainsi exponentielle, avec un volume de données vidéo gérées par la plateforme multiplié par 100, pour atteindre les 5 millions de vidéos accélérées chaque jour. Une dizaine de broadcasters travaillent aujourd'hui au quotidien avec la startup, qui revendique plus de 20 déploiements en cours en Europe, en Russie et aux Etats-Unis.

streamroot 2

Streamroot officialisait également, en octobre dernier, un accord avec Dailymotion permettant l'implémentation de la technologie Streamroot au coeur de la plateforme du diffuseur vidéo, aussi bien pour du contenu Live que VoD.

" Nous sommes fiers d’avoir été choisis par un des plus importants diffuseurs mondiaux, preuve des avantages que la technologie Streamroot peut apporter "

Pierre-Louis Théron

Une nouvelle levée de fonds en 2017

Plusieurs autres partenariats avec des acteurs de la diffusion vidéo n'ont pas suffi à satisfaire Streamroot, qui ne compte ne pas s'arrêter là. La startup prépare désormais une seconde levée de fonds pour cette année 2017. Une enveloppe qui lui permettra notamment de renforcer son équipe technique et commerciale, mais également d'étendre sa solution à toutes les devices Web, Mobile, set-top box, ou encore Smart TV, et ainsi d'augmenter sa force de vente en Europe et aux Etats-Unis.

En attendant, la jeune pousse aujourd'hui composée de 20 personnes continue son bout de chemin. Elle a récemment participé, entre autres, à la diffusion de l’Open d’Australie avec Eurosport, et sutout de la finale des légendes Nadal Federer, où plus de 60% est passé par son réseau.