La grande majorité des Français n'auraient aucune idée de ce que recouvre la notion de "FinTech", alors même qu'ils en utilisent certains services. Une information, issue de la deuxième édition de l'étude "Les Français et les Fintech" publiée par Deloitte, qui devrait faire réfléchir les acteurs du secteur sur une potentielle éducation du grand public à ces nouveaux services.

Celle-ci, réalisée par Harris Interactive auprès de 2 000 Français, s'est intéressée à la connaissance et l'appétence du Français moyen (de 18 à 70 ans) vis-à-vis de l'univers des FinTech, en constante croissance depuis quelques années. Et si deuxième édition montre une évolution de la notoriété de ces nouveaux services auprès des consommateurs, elle pointe également du doigts le nombre de personnes pour lesquelles le terme FinTech ne veut absolument rien dire, signe d'un manque évident de pédagogie des acteurs du secteur face à un public novice.

83% des Français ne savent pas ce que recouvre le terme FinTech

Ainsi, ce sont près de 83% des Français qui ne savent encore aujourd'hui pas ce que veut dire le mot FinTech. Parmi eux, 4% pensent même que cela pourrait être un appareil de Fitness, ou la fin de production d'un produit. Au total, ce sont seulement 4% des personnes interrogées qui ont une idée de ce que cela veut dire, citant "une startup qui utilise la technologie pour les services financiers".

Pourtant, le nombre d'utilisateurs de FinTech a considérablement augmenté en quelques années. Ils sont ainsi 26% à faire appel à des comparateurs de prix et de services, 15% à utiliser les systèmes de transferts d'argent et les cagnottes, ou encore 15% à se tourner vers le financement participatif, qui gagne 9 points de croissance en un an. D'autres services, comme l'agrégation de comptes, le conseil automatisé en investissement et les services liés aux objets connectés ont été pour le moment adoptés par moins de 10% de la population, tout comme les services d'agrégation de contrats d'assurance et l'assurance P2P, qui ne rassemblent à ce jour que 4% et 3% d'utilisateurs Français. 

Des services qui tendent naturellement à se généraliser 

Des chiffres d'adoption encore très faibles, contrebalancés par la notoriété acquise par certains outils ces dernières années. Ainsi, un Français sur deux est aujourd'hui familiarisé avec les comparateurs de prix et services et les services de transferts d'argent et cagnottes via réseaux sociaux. Même chose pour la santé connectée, dont la notoriété a fait un bond impressionnant de 23 points en seulement 12 mois. 

Une notoriété qui s'explique par l'image très innovante que peuvent avoir les FinTech pour une large majorité des Français (81%). Considérés comme des produits d'avenir pour près de trois personnes sur cinq, leur taux d'adoption devrait ainsi grimper en flèche ces prochaines années, 25% des Français se disant même prêts à quitter leur banque ou leur assureur pour ces nouveaux services. 

Des prédictions qui se réaliseront si les acteurs du secteur font preuve de pédagogie vis-à-vis des utilisateurs, mais s'ils arrivent également à les rassurer sur la sécurité de ces nouveaux produits, gros frein pour 34% des personnes interrogées. 

" Après une croissance exponentielle, l'innovation dans le service financier portée par les Fintech rentre dans une phase de consolidation. Il s'agit aujourd'hui d'accompagner ces nouveaux acteurs dans leurs enjeux de croissance et de renforcer les liens et la maturité des acteurs traditionnels qui revoient en profondeur leurs business models face à l'évolution des attentes et modes de consommation " conclut Julien Maldonato, directeur conseil Fintech Disruptor chez Deloitte.