Pour sortir du "tunnel de la mort" durant lequel la moitié des startups meurent, Joseph Gonzalez, coach d'entrepreneurs, préconise d'adopter le modèle des solopreneurs, ces entrepreneurs qui décident de se passer de salariés.

Le principal souci de l’entrepreneur qui crée sa startup, c’est le «tunnel de la mort», cet espace temporel où 50% des startups disparaissent parce que leurs marges sont inférieures à leurs coûts de fonctionnement et que les capitaux propres ont été engloutis dans le lancement de l’entreprise.  Comment l’entrepreneur peut-il augmenter sa capacité de survie à l’horizon de la 5e année d’existence ? Une des réponse est : être «solo entrepreneur». Mais attention, rien à voir avec freelance ou auto-entrepreneur.

Penser comme un entrepreneur

Le solo entrepreneur (ou solopreneur) est un professionnel qui choisit de créer son entreprise, avec une réelle ambition business mais sans employer de salariés. A la différence de l’auto-entrepreneur ou de l’indépendant, le solo entrepreneur pense et agit comme un entrepreneur. Généralement, il choisira un statut juridique de type SAS, qui lui permettra, entre autres, d’être crédible dans la construction de ses alliances.

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Le solo entrepreneur est un entrepreneur, au sens complet du terme, qui établit un mode de fonctionnement structuré. Sa première étape va être, comme pour une startup, de définir les fondements de son entreprise : mission, valeurs, vision. Il va les définir clairement. Il pourra ainsi les partager avec tous les contributeurs au projet. Comme pour une startup, ce solo entrepreneur va finement travailler son business model pour rendre son activité «scalable», décorrélée  de sa propre capacité de prestation. C’est une différence majeure avec le freelance ou l’indépendant.

Pour faire fonctionner son business model, plutôt que de recruter des salariés, comme le ferait l’entrepreneur avec sa startup, le solo entrepreneur va mettre en place des partenariats stratégiques avec des freelances et des indépendants qui lui permettent de proposer ses services comme le ferait une entreprise classique, de faire croître son business sans les limites de sa propre prestation, le tout sans employés, mais une collaboration avec des indépendants.

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Il va également s’entourer des compétences qui lui permettent de réaliser tous les aspects quotidiens de son business et font de son aventure une véritable entreprise : assistante virtuelle, expert-comptable en ligne, copywriter, webmaster… C’est une véritable organisation de non-salariés, avec des processus formalisés et un véritable management.

Concentrer toute son énergie sur son coeur de métier

Le facteur clé de succès pour l’entreprise du solo entrepreneur est une «selling machine» performante : propositions de valeur percutantes, générations d'un flux régulier de prospects, processus de vente efficace. En concentrant toute son énergie sur son cœur de métier, le solo entrepreneur maximise ses chances de réussite. En abaissant ses coûts de lancement et de fonctionnement, le solo entrepreneur augmente les chances de survie de son entreprise et devient rentable bien plus rapidement qu’une organisation classique.

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Mais, comme dans toute aventure entrepreneuriale, le solo entrepreneur devra relever de multiples défis. N’ayant ni associé, ni employé, il sera d’autant plus seul pour faire face aux événements et aux décisions. Il pourra utilement se faire accompagner, comme le font les entrepreneurs qui créent des startups et ambitionnent de développer un business pérenne.

A businessman carrying a briefcase stands at the bottom of a red ladder.  He gazes up at the red ladder which disappears into the cloudy sky.  The clouds allow for text and copy.

Cette startup hyper frugale qu’est le modèle solo entrepreneur est probablement un peu plus complexe à construire qu’une entreprise classique, mais son très faible appétit en capitaux, en fait un véhicule intéressant à envisager pour développer son business.