Comment faire le buzz ? C’est une question que tout entrepreneur ou responsable marketing s’est posé plus d’une fois. Il est parfois difficile pour une startup de faire face aux grandes entreprises qui ont des budgets marketing astronomiques. Heureusement, et c’est là que réside toute la magie d’internet, ce sont les internautes qui ont le dernier mot.

Cette histoire est celle d’une startup, qui sans dépenser 1 euro, a réussi à se lancer aux USA. Avant de rentrer plus en détails, il est peut-être important de remettre cette histoire dans son contexte : je suis digital marketing manager chez Drawbotics , une startup spécialisée dans le marketing immobilier. Drawbotics est la première marketplace permettant aux professionnels de l’immobilier (promoteurs et agents) de commander l’ensemble de leurs outils marketing en ligne.

Fondée en 2014, Drawbotics a rapidement grandi à travers l’Europe pour couvrir plus de 15 pays avec une équipe de 75 employés. 2017 était marquée par un rêve qui fait sourire chaque startup européenne : se lancer aux Etats-Unis. On a tous vu ces reportages d’entrepreneurs français qui partaient à la conquête de New York ou la Silicon Valley, la ruée vers l’or du 21ème siècle. Maintenant que c’était notre tour, il s’agissait de ne pas se planter.

Pour ce faire, on a lancé une campagne marketing (un growth-hack plus précisément) qui a été vue par des millions de personnes, a généré des centaines de milliers de vues sur notre site et a été partagée abondamment sur les réseaux sociaux. Alors, comment ce buzz nous a permis de nous lancer aux US en moins de deux semaines et sans débourser un euro ?

L’idée était de mettre en avant l'un de nos produits phares de manière créative. Inspirés par un grand nombre de grandes campagnes marketing et guidés par de très bons livres comme celui de Jonah Berger “Contagious”, nous avons créé, en plan 3D et de façon ultra-détaillée, les sets de séries TV très connues.

drawbotics

Un exemple d’un des plans 3D réalisés - la série Silicon Valley de HBO

Après plus de 200 heures de travail, ils étaient tous prêts. La deuxième étape pouvait commencer : partager le contenu de manière efficace. Il y a pas de secret, vous pouvez avoir le meilleur contenu au monde, si personne ne le voit, il ne pourra jamais faire le buzz. On a donc mis en place un plan pour contacter la presse.

Il suffit de vous armer d’un mail (appelé "pitch" dans le jargon PR), d'un titre qui donne envie et vous assurer que votre contenu est facilement accessible. Pour ce faire, on a écrit un article sur notre blog détaillant l’histoire, puis partagé les plans 3D via un simple lien Google Drive. Ces derniers ont été rapidement repris par des sources très populaires comme Buzzfeed, Business Insider, Mashable, Gizmodo, ou encore Kotaku. Ils ont même été utilisés sur un morning show à Chicago. Les réseaux sociaux ont eux aussi fait leur effet surtout quand des acteurs des séries en question se sont prêtés au jeu comme par exemple Patrick J. Adams de Suits, sur Twitter. 

Ils nous ont permis d’avoir une très belle visibilité aux Etats-Unis et en deux semaines, nous avions nos premiers clients américains et entamions la négociation d’un partenariat avec l’une des plus importante société immobilière des US.

Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, nous ouvrirons un bureau à New-York cette année, entre autre grâce à ce growth-hack haut en couleurs. Au final, c’est un bon rappel que la capacité d’une startup à grandir n’est pas seulement définie par l’argent qu’elle lève, mais surtout par l’utilisation créative des ressources à sa disposition et sa détermination à faire les choses autrement, avec un brin de folie sans doute...