L'espace situé dans le 11ème arrondissement parisien accueille une quarantaine d'entrepreneurs prêts à donner de leur temps pour donner un coup de main aux autres coworkers... et être aidés en retour.

Installé au fond d'une impasse dans le 11ème arrondissement parisien, Co-Start ne ressemble pas aux espaces de coworking traditionnels. Sur la façade défraîchie, rien n'indique sa présence et il faut attendre de parvenir dans les escaliers pour découvrir une feuille A4 imprimée à la hâte avec le nom du lieu. Ambiance système D et pas de chichis. Loin des Spaces, WeWork et autres espaces à la déco léchée qui essaiment à travers la capitale, Co-Start assume un positionnement low-cost et mise sur l'entraide comme valeur ajoutée.

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En effet, la quarantaine de postes disponibles peuvent être loués pour 195 euros hors taxes par mois, un prix attractif pour les startup qui se lancent. Seule contrepartie demandée pour pouvoir rester entre les murs colorés : donner régulièrement de son temps pour aider la communauté des co-starteurs. Lors de son inscription, chaque entrepreneur fait le point sur les compétences qu'il maîtrise et celles dont il pourrait avoir besoin. Chacun devient ainsi référent dans un domaine et est répertorié comme tel sur le "mur des compétences" : il constitue une ressource pour les autres entrepreneurs, qui peuvent venir lui demander conseil ou un coup de main.

Co-Start mur des competences

Du coworking au co-doing

Sarah Akel et Aurélien Leleux, les fondateurs de Co-Start, ont aussi imaginé un co-lunch hebdomadaire, durant lequel une startup résidente présente ses problématiques et difficultés auxquelles les autres convives essayent de trouver des solutions. C'est aussi en mutualisant les forces des entrepreneurs présents que Co-Start entend relever le défi de la prospection commerciale de ses pépites. Tous les jeudis, les coworkers volontaires prennent deux heures de leur temps pour enchaîner les appels et défendre le projet de l'une des startups résidentes. Et pour pouvoir bénéficier de ce coup de main, il faut soi-même avoir déjà participé à un "marathon phoning" dans les semaines précédentes.

Co-start 3

Plus de 150 entrepreneurs ont déjà plébiscité ce modèle de "co-doing", terme que Co-Start préfère au traditionnel coworking. Certaines jeunes pousses ont rejoint l'espace après être déjà passées par un accélérateur, d'autres l'ont quitté pour s'installer dans un incubateur. La plupart du temps, les startups partent lorsqu'elles ont besoin de grandir : les locaux peuvent difficilement accueillir des équipes de plus de trois ou quatre personnes. Mais pour faire grandir la communauté de "co-doers", Co-Start mise sur une stratégie de partenariats en s'associant à des espaces situés partout en France et qui partagent la même philosophie.