Aller se développer aux U.S est souvent considéré comme un must : c’est là-bas que se font –et se défont aussi parfois…– les succès de nos startups. Dans ce contexte, Franck Delorme a souhaité raconter l’histoire et l’expérience (do’s & dont’s, lessons learnt…) de ceux qui l’ont fait afin d’aider ceux qui envisagent d’y aller. Découvrez la dernière des 10 sociétés sélectionnées pour ce projet : Streamroot. 

Les développements de la technologie de Streamroot démarrent en 2013 au sein de l’incubateur de l’Ecole Centrale de Paris, puis de celui du NUMA (Le Camping). Mi-2014, soit 6 mois après la création de la société, les trois cofondateurs et les deux développeurs, sélectionnés par l’accélérateur Techstars à Boston (application en ligne, processus de 3 mois) au sein d’une promotion de 10 autres startups, partent aux U.S.

Le programme dure quatre mois et leur permet de se familiariser avec la culture startup/entrepreneuriale américaine (« no bullshit », rapidité d’exécution, etc.), d’avoir des mentors très expérimentés qui les aident dans leur stratégie go-to-market et de développer un premier réseau auprès de business angels et d’investisseurs (VC).

À relire : Passé par Techstars, Streamroot dope aujourd’hui 5 millions de vidéos chaque jour

Pour entrer chez Techstars –qui devient actionnaire des sociétés qu’ils accélèrent–, ils doivent faire un « flip » (création de la société américaine qui devient la maison-mère, la propriété intellectuelle étant aussi remontée dans Streamroot Inc.). Cette procédure s’avère relativement simple car la structure juridique Française n’avait pas encore réellement d’activité et le coût raisonnable (7000 dollars).

De la première levée aux premiers clients US

À l’issue du programme, ils réalisent une première levée de fonds sur place de 250 000 dollars en trois semaines sous la forme de « convertible notes » (l’équivalent de nos obligations convertibles), qui sont souscrites par des business angels français et américains. Mi-2015, ils décident de relocaliser le Product Management et l’équipe R&D à Paris, avec le retour de deux fondateurs, le CEO-fondateur se focalisant quant à lui sur le développement commercial aux U.S. Assez rapidement ils engagent les premiers POCs et signent les premiers clients.

Sur la base de ces premiers résultats, Streamroot fait une seconde levée de fonds fin 2015 de 2,5 millions de dollars auprès de Partech et BPI France, les OC étant converties à cette occasion. Suite à ce financement, ils s’installent à New-York pour être proches d’une partie de leurs clients/prospects qui sont des broadcasters/medias (les autres étant à L.A. où ils prévoient d’ouvrir un bureau en 2017) et mi-2016, ils recrutent un VP sales senior et très « hands-on ». D’origine néerlandaise, il a travaillé aux U.S chez des acteurs du secteur pendant 20 ans, et a contacté Streamroot directement pour le job !

Outre le CEO et le VP sales, l’équipe U.S s’étoffe avec un responsable Marketing. Cet américain pur-souche qu’ils ont connu à Techstars a un profil plus junior et est en charge de générer des leads via des participations à des salons professionnels, du PR/Comm et l’animation d’un blog. Fin 2016 Streamroot a quatre personnes dans la filiale U.S (sur un effectif total de 20 collaborateurs).

« Lessons learnt » :

- attention lors des recrutements, notamment pour les profils seniors, à bien faire des « reference checks » et ne pas se fier aux apparences car les candidats sont en général très bons pour se mettre en valeur et très agressifs dans leur façon de présenter leur plan; c’est là tout l’intérêt d’avoir des mentors rompus à cet exercice, comme ce fut le cas pour Streamroot avec comme actionnaires le Managing Director de Techstars et quelques entrepreneurs chevronnés (business angels).

- Par ailleurs une fois que les bons candidats sont identifiés, le fait d’avoir un investisseur de renom (Partech en l’occurrence) apporte la crédibilité pour les faire signer.